COUPS DE COEUR POETIQUES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -50%
Ampli Home Cinema Denon AVR-X1700H à 399€
Voir le deal
399 €

A Sylvia - Giacomo Leopardi (1798-1837)

Aller en bas

A Sylvia - Giacomo Leopardi (1798-1837) Empty A Sylvia - Giacomo Leopardi (1798-1837)

Message  Gil Def Mar 2 Juil - 18:11

  A Sylvia - Giacomo Leopardi (1798-1837) 989837  A Sylvia - Giacomo Leopardi (1798-1837) 989837  A Sylvia - Giacomo Leopardi (1798-1837) 989837  


A Sylvia - Giacomo Leopardi (1798-1837) Italie12

Giacomo LEOPARDI
1798-1837

A Sylvia - Giacomo Leopardi (1798-1837) Leopar11



A Sylvia - A Sylvia


Voce : Carlo Stanzani




Silvia, rimembri ancora
quel tempo della tua vita mortale,
quando beltà splendea
negli occhi tuoi ridenti e fuggitivi,
e tu, lieta e pensosa, il limitare
di gioventù salivi?  

Sonavan le quiete
stanze, e le vie d'intorno,
al tuo perpetuo canto,
allor che all'opre femminili intenta
sedevi, assai contenta
di quel vago avvenir che in mente avevi.
Era il maggio odoroso: e tu solevi
così menare il giorno.  

Io gli studi leggiadri
talor lasciando e le sudate carte,
ove il tempo mio primo
e di me si spendea la miglior parte,
d’in su i veroni del paterno ostello
porgea gli orecchi al suon della tua voce,
ed alla man veloce
che percorrea la faticosa tela.
Mirava il ciel sereno,
le vie dorate e gli orti,
e quinci il mar da lungi, e quindi il monte.
Lingua mortal non dice
quel ch’io sentiva in seno.  

Che pensieri soavi,
che speranze, che cori, o Silvia mia!
Quale allor ci apparia
la vita umana e il fato!
Quando sovviemmi di cotanta speme,
un affetto mi preme
acerbo e sconsolato,
e tornami a doler di mia sventura.
O natura, o natura,
perché non rendi poi
quel che prometti allor? perché di tanto
inganni i figli tuoi?  

Tu pria che l’erbe inaridisse il verno,
da chiuso morbo combattuta e vinta,
perivi, o tenerella. E non vedevi
il fior degli anni tuoi;
non ti molceva il core
la dolce lode or delle negre chiome,
or degli sguardi innamorati e schivi;
né teco le compagne ai dì festivi
ragionavan d’amore.  

Anche perìa fra poco
la speranza mia dolce: agli anni miei
anche negaro i fati
la giovinezza. Ahi come,
come passata sei,
cara compagna dell’età mia nova,
mia lacrimata speme!
Questo è il mondo? questi
i diletti, l’amor, l’opre, gli eventi,
onde cotanto ragionammo insieme?
questa la sorte delle umane genti?

All’apparir del vero
tu, misera, cadesti: e con la mano
la fredda morte ed una tomba ignuda
mostravi di lontano.  


"Canti", 1845




Sylvia, te souvient-il encore
De ce temps de ta vie mortelle,
Où la beauté resplendissait
Dans tes regards rieurs, furtifs,
Et que tu t’élevais, heureuse et sage
Aux bords de ta jeunesse?

Les chambres calmes résonnaient,
Et les rues à l’entour,
De  ta chanson perpétuelle.
Assise aux travaux féminins
Tu souriais à l’avenir rêveur
Que tu portais en toi ;
Ainsi dans les senteurs de mai
S’écoulaient tes journées

Quittant parfois les études charmeuses,
Les pages ensuées
Où ma part la meilleure,
Où mon printemps se consumait,
Je venais au balcon de la demeure paternelle
Pencher l’oreille vers ta voix
Et ta main déliée
Volant sur une toile ardue.
Je contemplais le ciel tranquille,
Les rues dorées et les vergers,
Ici la mer au loin, là-bas les monts :
Langue au monde ne saurait dire
Ce que mon âme ressentait.

Que de songes suaves
Quels espoirs et quels cœurs, ô Sylvia!
Quelle pure apparence
De notre vie et du destin.
Quand je me ressouviens d’une si belle attente
Pressée d’une pensée cruelle
Je rentre inconsolable
Aux souffrances anciennes.
Ô Nature, ô Nature,
Pourquoi n’avoir tenu
Tes promesses d’alors? Pourquoi
Te jouer de tes fils?

Dès avant que l'hiver eût séché les verdures,
Battue, vaincue d'un mal obscur,
Tu mourus, ô très douce.
Tu ne vis pas la fleur de tes années,
Ni ton cœur ne mollit
D’entendre célébrer ta noire chevelure,
Et tes beaux yeux désireux et craintifs ;
Ni tes amies aux jours de fête,
Avec toi  n'ont devisé d'amour.

Bientôt mourait aussi
Ma très chère espérance ; à mes années
Aussi les destins dénièrent
La fleur de la jeunesse. Hélas !
Passée, comme tu es passée,
Amie de ma saison première,
Espoir trempé de larmes !
Est-ce là notre monde? Est-ce là
Cet amour, ces plaisirs, ces actions,
Ces beaux évènements dont nous parlions ensemble?
Est-ce là le sort des nations humaines?

La vérité parut,
Tu tombas, ô chétive !
Montrant d’un doigt lointain
Près d'une tombe nue, la mort glacée


Traduction : Georges Nicole et Philippe Jacottet, 1964




Autres textes du même auteur :

A se stesso - A soi-même
Alla Luna - A la lune
Il passero solitario - Le passereau solitaire
Il tramonto della luna - Le coucher de la lune
L'infinito - L'infini
La quiete dopo la tempesta - Le calme après la tempête
Le ricordanze - Les souvenirs
Ultimo canto di Saffo - Le dernier chant de Sappho






_________________
La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def
Gil Def
Admin

Masculin
Nombre de messages : 6806
Age : 75
Localisation : Nord de la France
Date d'inscription : 16/11/2007

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum