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Ultimo canto di Saffo - Giacomo Leopardi (1798–1837)

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Message  Gil Def Lun 26 Aoû - 13:50

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Ultimo canto di Saffo - Giacomo Leopardi (1798–1837) Italie12

Giacomo LEOPARDI
1798-1837

Ultimo canto di Saffo - Giacomo Leopardi (1798–1837) Leopar11



Ultimo canto di Saffo - Le dernier chant de Sappho


Voce : Sergio Carlacchiani




Placida notte, e verecondo raggio
Della cadente luna; e tu, che spunti
Fra la tacita selva in su la rupe,
Nunzio del giorno; oh dilettose e care,
Mentre ignote mi fûr l’Erinni e il fato,
Sembianze agli occhi miei; giá non arride
Spettacol molle ai disperati affetti.
Noi l’insueto allor gaudio ravviva,
Quando per l’etra liquido si volve
E per li campi trepidanti il flutto
Polveroso de’ Noti, e quando il carro,
Grave carro di Giove, a noi sul capo
Tonando, il tenebroso aere divide.
Noi per le balze e le profonde valli
Natar giova tra’ nembi, e noi la vasta
Fuga de’ greggi sbigottiti, o d’alto
Fiume alla dubbia sponda
Il suono e la vittrice ira dell’onda.

Bello il tuo manto, o divo cielo, e bella
Sei tu, rorida terra. Ahi! di codesta
Infinita beltá parte nessuna
Alla misera Saffo i numi e l’empia
Sorte non fenno. A’ tuoi superbi regni
Vile, o Natura, e grave ospite addetta,
E dispregiata amante, alle vezzose
Tue forme il core e le pupille invano
Supplichevole intendo. A me non ride
L’aprico margo, e dall’eterea porta
Il mattutino albor; me non il canto
De’ colorati augelli, e non de’ faggi
Il murmure saluta; e dove all’ombra
Degl’inchinati salici dispiega
Candido rivo il puro seno, al moi
Lubrico piè le flessuose linfe
Disdegnando sottragge,
E preme in fuga l’odorate spiagge.

Qual fallo mai, qual sí nefando eccesso
Macchiommi anzi il natale, onde sí torvo
Il ciel mi fosse e di fortuna il volto?
In che peccai bambina, allor che ignara
Di misfatto è la vita, onde poi scemo
Di giovanezza, e disfiorato, al fuso
Dell’indomita Parca si volvesse
Il ferrigno mio stame? Incaute voci
Spande il tuo labbro: i destinati eventi
Move arcano consiglio. Arcano è tutto,
Fuor che il nostro dolor. Negletta prole
Nascemmo al pianto, e la ragione in grembo
De’ celesti si posa. Oh cure, oh speme
De’ piú verd’anni! Alle sembianze il Padre
Alle amene sembianze, eterno regno
Die’ nelle genti; e per virili imprese,
Per dotta lira o canto,
Virtú non luce in disadorno ammanto.

Morremo. Il velo indegno a terra sparto,
Rifuggirá l’ignudo animo a Dite,
E il crudo fallo emenderá del cieco
Dispensator de’ casi. E tu, cui lungo
Amore indarno, e lunga fede, e vano
D’implacato desio furor mi strinse,
Vivi felice, se felice in terra
Visse nato mortal. Me non asperse
Del soave licor del doglio avaro
Giove, poi che perîr gl’inganni e il sogno
Della mia fanciullezza. Ogni piú lieto
Giorno di nostra etá primo s’invola.
Sottentra il morbo, e la vecchiezza, e l’ombra
Della gelida morte. Ecco di tante
Sperate palme e dilettosi errori,
Il Tartaro m’avanza; e il prode ingegno
Han la tenaria diva,
E l’atra notte, e la silente riva.


"Canti", 1845




Paisible nuit, chaste rayon
De la lune couchante, et toi qui pointes
Au-dessus des rochers, par la forêt muette,
Messagère du jour, ô délicieuses,
Quand j'ignorais les Erinyes et le destin,
Et bien-aimées images ! Déjà la légère vision
Ne sourit plus aux passions sans espoir.
Nous, une étrange gaité nous ranime
Quand tourne dans le fluide éther
Et par les champs frémissants le flot
Poudreux des Vents, et quand le char,
Le pesant char de Zeus, au-dessus de nos fronts,
Déchire en tonnant l'air ténébreux.
Nous, par les falaises et les vallées profondes,
Nager nous plaît dans les nuages, et la fuite
Vaste des troupeaux effrayés, ou d'un haut
Fleuve à la rive incertaine
Le bruit et la colère victorieuse des ondes.

Qu'il est beau, ton manteau, ciel divin ! Tu es belle,
Humide Terre. Ah, de cette
Infinie beauté, aucune part
A la misérable Sappho le sort impie et les dieux
N'ont donnée. De tes domaines fiers,
O Nature, vile hôtesse importune,
Amante méprisée, vers tes formes
Charmantes, le coeur et les yeux je tends en vain,
Suppliante. Vers moi ne sourit pas
La berge ensoleillée, ni les portes de l'éther
La blancheur du matin ; ni le chant
Des oiseaux colorés, ni les hêtres
Murmurants ne me saluent ; et sous les ombres
Des saules inclinés, là où le ruisseau clair
Entrouvre son sein pur, à mon
Pas incertain les mouvantes vagues
Se retirent, dédaigneuses,
Et pressent dans leur fuite les rives parfumées.

Quelle faute, mais quelle folle outrance
Avant le jour natal m'a tachée, pour qu'à ce point
Farouches me soient le ciel et les yeux du destin ?
En quoi ai-je péché, petite enfant, quand la vie
Méconnaît le mal, pour que privé
De jeunesse et fané, au fuseau
De l'indomptable Parque s'enroule
Le fil noir de ma vie ? Voix inutiles
Verse ta lèvre : c'est un secret vouloir
Qui meut les destinées. Tout est secret
Hormis notre douleur. Enfants abandonnés,
Nos yeux s'ouvrent aux pleurs, et la raison repose
Dans le coeur des Célestes. O soucis, ô espoirs
Des plus vertes années ! Aux visages, le Père,
Aux visages aimables, un empire éternel
A donné sur les peuples ; par des oeuvres viriles,
Par la lyre savante ou le chant,
Valeur ne brille pas dans un manteau sans grâce.

Nous mourrons. L'indigne voile étendu sur le sol,
L'âme nue s'abritera chez Hadès,
Redressant de l'aveugle ordonnateur des sorts
La faute amère. Et toi, auquel
Amour durable, et constance, et la vaine fureur
D'un désir inapaisable m'attachèrent,
Vis heureux, si sur la terre être mortel
Vécut heureux. De son avare vaisseau,
Zeus ne me versa pas le vin suave,
Quand ont péri les illusions, le rêve
De mon enfance. Les jours heureux
De notre temps s'envolent les premiers.
Viennent les maux, et la vieillesse, et l'ombre
De la mort froide. Voilà, de tant
De palmes espérées, d'erreurs aimées,
Me reste le Tartare ; et ce vaillant génie,
L'emportent la déesse du Ténare,
La berge silencieuse et son opaque nuit.


Traduction : Michel Orcel, 1994




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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def
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