COUPS DE COEUR POETIQUES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment :
SAMSUNG Galaxy A14 5G Noir 64 Go à 98,49€
Voir le deal
96.99 €

Il passero solitario - Giacomo Leopardi (1798-1837)

Aller en bas

Il passero solitario - Giacomo Leopardi (1798-1837) Empty Il passero solitario - Giacomo Leopardi (1798-1837)

Message  Gil Def Mar 2 Juil - 19:37

  Il passero solitario - Giacomo Leopardi (1798-1837) 989837  Il passero solitario - Giacomo Leopardi (1798-1837) 989837  Il passero solitario - Giacomo Leopardi (1798-1837) 989837  


Il passero solitario - Giacomo Leopardi (1798-1837) Italie12

Giacomo LEOPARDI
1798-1837

Il passero solitario - Giacomo Leopardi (1798-1837) Leopar11



Il passero solitario - Le passereau solitaire


Voce : Arnoldo Foà





D’in su la vetta della torre antica,
Passero solitario, alla campagna
Cantando vai finchè non more il giorno;
Ed erra l’armonia per questa valle.
Primavera dintorno
Brilla nell’aria, e per li campi esulta,
Sì ch’a mirarla intenerisce il core.
Odi greggi belar, muggire armenti;
Gli altri augelli contenti, a gara insieme
Per lo libero ciel fan mille giri,
Pur festeggiando il lor tempo migliore:
Tu pensoso in disparte il tutto miri;
Non compagni, non voli,
Non ti cal d’allegria, schivi gli spassi;
Canti, e così trapassi
Dell’anno e di tua vita il più bel fiore.

Oimè, quanto somiglia
Al tuo costume il mio! Sollazzo e riso,
Della novella età dolce famiglia,
E te german di giovinezza, amore,
Sospiro acerbo de’ provetti giorni
Non curo, io non so come; anzi da loro
Quasi fuggo lontano;
Quasi romito, e strano
Al mio loco natio,
Passo del viver mio la primavera.
Questo giorno ch’omai cede alla sera,
Festeggiar si costuma al nostro borgo.
Odi per lo sereno un suon di squilla,
Odi spesso un tonar di ferree canne,
Che rimbomba lontan di villa in villa.
Tutta vestita a festa
La gioventù del loco
Lascia le case, e per le vie si spande;
E mira ed è mirata, e in cor s’allegra.
Io solitario in questa
Rimota parte alla campagna uscendo,
Ogni diletto e gioco
Indugio in altro tempo: e intanto il guardo
Steso nell’aria aprica
Mi fere il Sol che tra lontani monti,
Dopo il giorno sereno,
Cadendo si dilegua, e par che dica
Che la beata gioventù vien meno.

Tu, solingo augellin, venuto a sera
Del viver che daranno a te le stelle,
Certo del tuo costume
Non ti dorrai; che di natura è frutto
Ogni vostra vaghezza.
A me, se di vecchiezza
La detestata soglia
Evitar non impetro,
Quando muti questi occhi all’altrui core,
E lor fia voto il mondo, e il dì futuro
Del dì presente più noioso e tetro,
Che parrà di tal voglia?
Che di quest’anni miei? che di me stesso?
Ahi pentirommi, e spesso,
Ma sconsolato, volgerommi indietro.


"Canti", 1845




Du sommet de l’ancienne tour
Vers la campagne, passereau solitaire,
Tu vas chantant jusqu’à la mort du jour,
Et dans ce val errent tes mélodies.
A l’entour, le printemps
Rayonne dans les airs, exulte dans les champs,
Si bien qu’à le voir le cœur se fait plus tendre.
On entend bêler les troupeaux, mugir le bétail.
Joyeux, les autres oiseaux, comme à l’envi,
Tournoient dans le ciel libre,
Célébrant ainsi le plus beau de leur temps.
Toi, songeur, à l’écart tu les contemples,
Sans ébats, sans compagnie,
Peu t’importe la joie, tu t’échappes des jeux,
Tu chantes, et c’est ainsi que passe
La plus belle fleur de l’an et de ta vie.

Hélas, combien ma vie ressemble
A la tienne ! Des plaisirs et des jeux,
Doux compagnons du jeune âge, et de toi,
Frère de la jeunesse, amour,
Soupir amer des jours tardifs, je n’ai souci.
Comment, je ne le sais,
Mais je fuis presque d’eux :
Solitaire, étranger même
Au lieu de ma naissance,
Je passe le printemps de l’existence,
Ce jour qui déjà cède au soir,
C’est coutume de le fêter au village.
On entend une cloche sonner dans le ciel,
Et souvent des coups de feu tonner
Qui rebondissent au loin de ferme en ferme.
La jeunesse d’ici,
Toute parée pour la fête,
Laisse les maisons, se répand par les rues :
Elle admire et on l’admire, elle se réjouit.
Et moi, solitaire,
Je me retire en ces champs éloignés,
Je remets à d’autres temps
Les plaisirs et les jeux, et comme mon regard
Monte dans l’air lumineux,
Me blesse le soleil qui décline au loin
Dans les montagnes, après le jour serein.
Et se perd et semble dire
Que l’heureuse jeunesse disparaît aussi.

Passereau solitaire, au soir venu
De la vie que t’ont fixée les étoiles,
Tu ne pleureras pas
Ton existence, car tous vos désirs
Sont les fruits de la Nature.
Mais moi, si je ne peux échapper
Au seuil détesté
De la vieillesse,
Quand aux autres cœurs ces yeux seront muets,
Que le monde leur sera désert, le jour prochain
Plus sombre et plus lourd que celui d’aujourd’hui,
Que penserai-je de mes désirs,
Et de mes jours, et de moi-même ?
Hélas, je me repentirai, vers le passé
Je me retournerai souvent, mais désolé.


Traduction : Michel Orcel, 1981




Autres textes du même auteur :

A se stesso - A soi-même
A Sylvia - A Sylvia
Alla Luna - A la lune
Il tramonto della luna - Le coucher de la lune
L'infinito - L'infini
La quiete dopo la tempesta - Le calme après la tempête
Le ricordanze - Les souvenirs
Ultimo canto di Saffo - Le dernier chant de Sappho






_________________
La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def
Gil Def
Admin

Masculin
Nombre de messages : 6806
Age : 75
Localisation : Nord de la France
Date d'inscription : 16/11/2007

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum