On his birthday - Dylan Thomas (1914-1953)
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On his birthday - Dylan Thomas (1914-1953)
On his birthday - De son anniversaire
Voice : Dylan Thomas
In the mustardseed sun, By full tilt river and switchback sea Where the cormorants scud, In his house on stilts high among beaks And palavers of birds This sandgrain day in the bent bay's grave He celebrates and spurns His driftwood thirty-fifth wind turned age; Herons spire and spear. Under and round him go Flounders, gulls, on their cold, dying trails, Doing what they are told, Curlews aloud in the congered waves Work at their ways to death, And the rhymer in the long tongued room, Who tolls his birthday bell, Toesl towards the ambush of his wounds; Herons, stepple stemmed, bless. In the thistledown fall, He sings towards anguish; finches fly In the claw tracks of hawks On a seizing sky; small fishes glide Through wynds and shells of drowned Ship towns to pastures of otters. He In his slant, racking house And the hewn coils of his trade perceives Herons walk in their shroud, The livelong river's robe Of minnows wreathing around their prayer; And far at sea he knows, Who slaves to his crouched, eternal end Under a serpent cloud, Dolphins dyive in their turnturtle dust, The rippled seals streak down To kill and their own tide daubing blood Slides good in the sleek mouth. In a cavernous, swung Wave's silence, wept white angelus knells. Thirty-five bells sing struck On skull and scar where his lovews lie wrecked, Steered by the falling stars. And to-morrow weeps in a blind cage Terror will rage apart Before chains break to a hammer flame And love unbolts the dark And freely he goes lost In the unknown, famous light of great And fabulous, dear God. Dark is a way and light is a place, Heaven that never was Nor will be ever is alwas true, And, in that brambled void, Plenty as blackberries in the woods The dead grow for His joy. There he might wander bare With the spirits of the horseshoe bay Or the stars' seashore dead, Marrow of eagles, the roots of whales And wishbones of wild geese, With blessed, unborn God and His Ghost, And every soul His priest, Gulled and chanter in youg Heaven's fold Be at cloud quaking peace, But dark is a long way. He, on the earth of the night, alone With all the living, prays, Who knows the rocketing wind will blow The bones out of the hills, And the scythed boulders bleed, and the last Rage shattered waters kick Masts and fishes to the still quick stars, Faithlessly unto Him Who is the light of old And air shaped Heaven where souls grow wild As horses in the foam: Oh, let me midlife mourn by the shrined And druid herons' vows The voyage to ruin I must run, Dawn ships clouted aground, Yet, though I cry with tumbledown tongue, Count my blessings aloud: Four elements and five Senses, and man a spirit in love Thangling through this spun slime To his nimbus bell cool kingdom come And the lost, moonshine domes, And the sea that hides his secret selves Deep in its black, base bones, Lulling of spheres in the seashell flesh, And this last blessing most, That the closer I move To death, one man through his sundered hulks, The louder the sun blooms And the tusked, ramshackling sea exults; And every wave of the way And gale I tackle, the whole world then, With more triumphant faith That ever was since the world was said, Spins its morning of praise, I hear the bouncing hills Grow larked and greener at berry brown Fall and the dew larks sing Taller this thuderclap spring, and how More spanned with angles ride The mansouled fiery islands! Oh, Holier then their eyes, And my shining men no more alone As I sail out to die | Dans le soleil graine-de-moutarde Près d’une rivière toute pentue et d’une mer-toboggan Où les cormorans paniquent, Dans sa maison sur échasses, parmi becs Et palabres d’oiseaux Ce jour grain-de-sable dans la tombe courbe De la baie, il célèbre et rejette Son âge de vent, ses trente-cinq ans de bois en dérive, Les hérons plongent et piquent. Au-dessous et autour de lui, vont Carrelets, goélands, en leurs glaciales et mourantes destinées Faisant ce qu’ils sont nés pour faire Courlis en échos dans les vagues à formes de congres Travaillant à leur route vers la mort, Et le poète dans la chambre à grande langue, Qui sonne la cloche de son anniversaire, Se hâte vers l’embuscade de ses propres blessures, Hérons, clochers marins, bénissez-le ! Dans la chute duvet-de-chardon Il chante vers son angoisse ; les pinsons volent Dans les perspectives griffues des faucons Sur un ciel de rapt ; les petits poissons glissent Entre coquilles et ruelles des villes maritimes Naufragées vers les pâturages de loutres. Lui, Dans sa maison de torture et de pente Et les cordages bien noués de son commerce de mots Il perçoit un linceul sur les hérons, La robe sans fin d’une rivière Les vairons, couronne mortuaire de leur prière ; Et loin en mer il sait, Esclave accroupi de sa fin éternelle, Sous le nuage-serpent, Les dauphins plongeant dans leur poussière Les phoques ondulants entraînés Vers le meurtre et la marée de leur sang Bouillonne et coule dans la bouche luisante. Dans le silence caverneux, Oscillant de la vague, un angélus pleure blanc Son glas de trente-cinq cloches Frappé contre crâne et roc de ses amours naufragées, Gouvernées par la chute des étoiles. Et Demain pleure dans sa cage aveugle La Peur enragera en secret Avant que les chaînes se brisent au feu du marteau Et que l’amour déverrouille l’obscur Et librement il s’égare Dans la lumière connue et inconnaissable Du grand, du fabuleux, du cher Dieu. L’odeur est un chemin, la lumière est un lieu, Le Paradis qui jamais ne fut Ni ne sera – mais qui est vrai, Et dans ce vide... plein de ronces, Plein de mûres - comme dans un bois Les morts croissent pour Sa joie. Là – il peut errer nu Parmi les esprits de la baie-sabot-de-cheval Ou les monts des étoiles du rivage, Moelle d’aigles, racines de baleines Et bréchets d’oies sauvages, Avec le Dieu béni, incréé et Son Fantôme, Et Ses prêtres, les âmes de tous, Chœur du troupeau du Paradis nouveau Dans une paix troubleuse de nuages, Mais l’obscur est un long chemin, Lui, sur le terreau de la nuit, seul... Avec tous les vivants, il prie, Lui qui sait que le vent-fusée soulèvera Les os enfouis dans les collines, Et les rocs saignent sous la faux, l’ultime Rage frappe les eaux Les mâts, les poissons, jusqu’aux étoiles encore vives, Infidèlement jusqu’à Dieu. Qui est l’éclat du vieil Eden à forme d’air où les âmes sauvages Croissent comme chevaux dans l’écume : Oh ! laissez-moi prier, à mi-vie, près des hérons, Druidiques chapelles, Pleurer sur mon voyage vers la destruction, Les navires de l’aube rivés au sol, Et même si je crie avec ma langue en ruines, Laissez-moi dénombrer mes bénédictions : Quatre éléments et cinq Sens, et l’homme, cet esprit qui aime Trébuchant dans la vase tournoyante Jusqu’à son pur royaume de cloches de nimbes Et de dômes de clair de lune, Et d’océans qui emportent notre être secret Dans les os noirs et profonds, Sphères bercées dans la chair des coquillages Et ce dernier bonheur, le plus grand : Que plus je m’approche De la mort, homme solitaire dans ses tortures, Plus le soleil fleurit Et plus l’océan de tous ses crocs, exulte ; Et chaque vague de ma route Chaque orage que je happe et le monde même Avec une foi plus triomphante Que jamais depuis que le monde est nommé, Tissent son matin de louanges, J’entends les collines se gonfler D’alouettes et verdir de fruits et tomber Et les alouettes de la rosée chanter Plus haut ce printemps tonnant et les îles Fières, les âmes humaines, voguer Parmi de plus nombreux archanges ! Oh ! Plus sacrés sont leurs yeux, Et moins solitaire mon humanité lumineuse Et j’appareille vers la mort ! Traduction : Alain Suied , 1991 |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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