1936- Luis Cernuda (1902-1963)
COUPS DE COEUR POETIQUES :: QUAND LA POESIE PASSE LES FRONTIERES :: POEMES DE LANGUE ETRANGERE - ESPAGNOL
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1936- Luis Cernuda (1902-1963)
1936 - 1936
Voz : Lucía Álvarez
Voz : Lucía Álvarez
Recuérdalo tú y recuérdalo a otros, Cuando asqueados de la bajeza humana, Cuando iracundos de la dureza humana: Este hombre solo, este acto solo, esta fe sola. Recuérdalo tú y recúerdalo a otros. En 1961 y en ciudad extraña, Más de un cuarto de siglo Después. Trivial la circunstancia, Forzado tú a pública lectura, Por ella con aquel hombre conversaste: Un antiguo soldado En la Brigada Lincoln. Veinticinco años hace, este hombre, Sin conocer tu tierra, para él lejana Y extraña toda, escogió ir a ella Y en ella, si la ocasión llegaba, decidió apostar su vida, Juzgando que la causa allá puesta al tablero Entonces, digna era de luchar por la fe que su vida llenaba. Que aquella causa aparezca perdida, Nada importa; Que tantos otros, pretendiendo fe en ella Sólo atendieran a ellos mismos, Importa menos. Lo que importa y nos basta es la fe de uno. Por eso otra vez hoy la causa te aparece Como en aquellos días: Noble y tan digna de luchar por ella. Y su fe, la fe aquella, él la ha mantenido A tráves de los años, la derrota, Cuando todo parece traicionarla. Mas esa fe, te dices, es lo que sólo importa. Gracias, Compañero, gracias Por el ejemplo. Gracias porque me dices Que el hombre es noble. Nada importa que tan pocos lo sean: Uno, uno tan sólo basta Como testigo irrefutable De toda la nobleza humana. "Desolación de la químera.", 1962 | Souviens-t’en et que d’autres s’en souviennent, Les écoeurés de la bassesse humaine, Les lassés de la dureté humaine : Cet homme seul, cet acte seul, cette foi seule, Souviens-t’en et que d’autres s’en souviennent. En 1961, dans une ville étrangère, Et plus d’un quart de siècle Après. Une circonstance banale, la contrainte pour toi d’une lecture publique, Où tu as parlé à cet homme : Un ancien soldat De la Brigade Lincoln. Voici vingt-cinq ans, cet homme, Sans connaître ta terre, lointaine pour lui, Tout à fait étrangère, a choisi d’y aller Et si l’occasion s’offrait, d’y engager sa vie, Jugeant que la cause proposée sur le tableau Était digne De lutter pour la foi qui emplissait sa vie. Que cette cause-là semble perdue, Peu importe ; Que tant d’autres, prétendant avoir foi en elle, Ne s’occupent que d’eux-mêmes, Aucune importance. Seule importe et nous suffit la foi d’un seul. C’est pourquoi la cause aujourd’hui t’apparaît Comme elle le fit alors : Noble et si digne de lutter pour elle. Et sa foi, cette foi-là, il l’a maintenue Á travers les ans, dans la défaite, Quand tout semblait la trahir. Car cette foi, te disais-tu, est ce qui seul importe. Merci Compagnon, merci De cet exemple. Merci car tu me dis Que l’homme est noble. Peu importe que si peu le soient : Un seul, il suffit d’un seul Comme témoin irréfutable De toute la noblesse humaine. Traduction : Laurence Breysse-Chanet |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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