Las abarcas disiertas - Miguel Hernandez (1910-1942)
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Las abarcas disiertas - Miguel Hernandez (1910-1942)
Las abarcas disiertas - Les galoches désertes
Voz : Manuel López Castilleja
Por el cinco de enero, cada enero ponía mi calzado cabrero a la ventana fría. Y encontraba los días que derriban las puertas, mis abarcas vacías, mis abarcas desiertas. Nunca tuve zapatos, ni trajes, ni palabras: siempre tuve regatos, siempre penas y cabras. Me visitó la pobreza, me lamió el cuerpo el río y del pie a la cabeza pasto fui del rocío. Por el cinco de enero, para el seis, yo quería que fuera el mundo entero una juguetería. Y al andar la alborada removiendo las huertas, mis abarcas sin nada, mis abarcas desiertas. Ningún rey coronado tuvo pie, tuvo gana para ver el calzado de mi pobre ventana. Toda gente de trono, toda gente de botas se rió con encono de mis abarcas rotas. Rabié de llanto, hasta cubrir de sal mi piel, por un mundo de pasta y unos hombres de miel. Por el cinco de enero de la majada mía mi calzado cabrero a la escarcha salía. Y hacia el seis, mis miradas hallaban en sus puertas mis abarcas heladas, mis abarcas desiertas. "Viento del pueblo". 1937 | Le cinq du mois de janvier, chaque année je mettais mes souliers de berger à la fenêtre froide Et trouvais en ces jours qui font tomber les portes, mes galoches vides, mes galoches désertes. Jamais eu de chaussures ni costumes, ni mots, toujours des ruisselets, des peines et des chèvres, Vêtu de pauvreté léché par la rivière, je fus des pieds à la tête prairie pour la rosée. Le cinq du mois de janvier, je souhaitais pour le six que le monde entier fût un magasin de jouets Et en allant dès l’aube retourner le jardin mes galoches sans rien, mes galoches désertes. Aucun roi couronné n’eut l’idée, n’eut l’envie d’aller voir les souliers de ma pauvre fenêtre. Tous ces gens bien assis, tous ces gens dans leurs bottes, bien méchamment ont ri de mes vieilles galoches. J'enrageai de pleurs, jusqu'à couvrir ma peau de sel pour un monde de pâtes et quelques hommes de miel. Le cinq du mois de janvier de notre bergerie, mes souliers de berger je sortais dans le givre, Jusqu’au six mon regard pouvait voir à la porte mes galoches gelées, mes galoches désertes. Traduction : Vicente Pradal |
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