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La boca - Miguel Hernandez (1910-1942)

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Message  Gil Def Sam 1 Juin - 15:19

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La boca - Miguel Hernandez (1910-1942) Espagn16

Miguel HERNANDEZ
1910-1942)

La boca - Miguel Hernandez (1910-1942) AVT_Miguel-Hernandez_2600



La boca - La bouche


Adaptación musical: Joan Manuel Serrat




Boca que arrastra mi boca:
boca que me has arrastrado:
boca que vienes de lejos
a iluminarme de rayos.
Alba que das a mis noches
un resplandor rojo y blanco.
Boca poblada de bocas:
pájaro lleno de pájaros.

Canción que vuelve las alas
hacia arriba y hacia abajo.
Muerte reducida a besos,
a sed de morir despacio,
das a la grama sangrante
dos fúlgidos aletazos.
El labio de arriba el cielo
y la tierra el otro labio.

Beso que rueda en la sombra:
beso que viene rodando
desde el primer cementerio
hasta los últimos astros.
Astro que tiene tu boca
enmudecido y cerrado
hasta que un roce celeste
hace que vibren sus párpados.

Beso que va a un porvenir
de muchachas y muchachos,
que no dejarán desiertos
ni las calles ni los campos.
¡Cuánta boca enterrada,
sin boca, desenterramos!

Beso en tu boca por ellos,
brindo en tu boca por tantos
que cayeron sobre el vino
de los amorosos vasos.
Hoy son recuerdos, recuerdos,
besos distantes y amargos.

Hundo en tu boca mi vida,
oigo rumores de espacios,
y el infinito parece
que sobre mí se ha volcado.

He de volverte a besar,
he de volver, hundo, caigo,
mientras descienden los siglos
hacia los hondos barrancos
como una febril nevada
de besos y enamorados.

Boca que desenterraste
el amanecer más claro
con tu lengua. Tres palabras,
tres fuegos has heredado:
vida, muerte, amor. Ahí quedan
escritos sobre tus labios.


"Cancionero y romancero de ausencias", 1938-1941




Bouche qui entraîne ma bouche :
bouche qui m'a entraîné :
bouche qui vient de loin
pour m'éclairer d'un éclair.
Aube qui donne à mes nuits
une lueur rouge et blanche.
Bouche pleine de bouches :
oiseau plein d'oiseaux.

Chant qui tourne ses ailes
vers le haut et vers le bas.
La mort réduite à des baisers,
une soif de mourir lentement,
tu donnes à l'herbe saignante
deux battements fulgurants.
La lèvre supérieure le ciel
et la terre l'autre lèvre.

Baiser qui roule dans l'ombre :
baiser qui vient rouler
du premier cimetière
jusqu'aux dernières étoiles.
Astre qui a ta bouche
muette et fermée
jusqu'à ce qu'une touche céleste
fasse vibrer ses paupières.

Baiser qui va vers un futur
de filles et de garçons
qui ne laisseront pas tomber
ni les rues ni les champs.
Combien de bouches enterrées,
sans bouche, nous déterrons !

J'embrasse dans ta bouche pour eux,
je trinque sur ta bouche pour tant d'autres
qui sont tombés sur le vin
des verres d'amour.
Aujourd'hui ce sont des souvenirs, des souvenirs,
baisers lointains et amers.

Je coule ma vie dans ta bouche,
j'entends des rumeurs d'espaces,
et l'infini semble
qu'il s'est déversé sur moi.

Il faut que je t'embrasse encore,
je dois revenir, je m'enfonce, je tombe,
comme les siècles descendent
dans les profonds ravins
comme une chute de neige fiévreuse
de baisers et d'amants.

Bouche que tu as déterrée
l'aube la plus claire
avec ta langue. Trois mots,
trois feux dont tu as hérité :
la vie, la mort, l'amour. Ils restent là
écrits sur tes lèvres.


Traduction : ---




Autres textes du même auteur :

Aceituneros - Cueilleurs d'olives
Ascensión de la escoba - Ascension du balai
Canción última - Dernière chanson
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
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