La boca - Miguel Hernandez (1910-1942)
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La boca - Miguel Hernandez (1910-1942)
La boca - La bouche
Adaptación musical: Joan Manuel Serrat
Boca que arrastra mi boca: boca que me has arrastrado: boca que vienes de lejos a iluminarme de rayos. Alba que das a mis noches un resplandor rojo y blanco. Boca poblada de bocas: pájaro lleno de pájaros. Canción que vuelve las alas hacia arriba y hacia abajo. Muerte reducida a besos, a sed de morir despacio, das a la grama sangrante dos fúlgidos aletazos. El labio de arriba el cielo y la tierra el otro labio. Beso que rueda en la sombra: beso que viene rodando desde el primer cementerio hasta los últimos astros. Astro que tiene tu boca enmudecido y cerrado hasta que un roce celeste hace que vibren sus párpados. Beso que va a un porvenir de muchachas y muchachos, que no dejarán desiertos ni las calles ni los campos. ¡Cuánta boca enterrada, sin boca, desenterramos! Beso en tu boca por ellos, brindo en tu boca por tantos que cayeron sobre el vino de los amorosos vasos. Hoy son recuerdos, recuerdos, besos distantes y amargos. Hundo en tu boca mi vida, oigo rumores de espacios, y el infinito parece que sobre mí se ha volcado. He de volverte a besar, he de volver, hundo, caigo, mientras descienden los siglos hacia los hondos barrancos como una febril nevada de besos y enamorados. Boca que desenterraste el amanecer más claro con tu lengua. Tres palabras, tres fuegos has heredado: vida, muerte, amor. Ahí quedan escritos sobre tus labios. "Cancionero y romancero de ausencias", 1938-1941 | Bouche qui entraîne ma bouche : bouche qui m'a entraîné : bouche qui vient de loin pour m'éclairer d'un éclair. Aube qui donne à mes nuits une lueur rouge et blanche. Bouche pleine de bouches : oiseau plein d'oiseaux. Chant qui tourne ses ailes vers le haut et vers le bas. La mort réduite à des baisers, une soif de mourir lentement, tu donnes à l'herbe saignante deux battements fulgurants. La lèvre supérieure le ciel et la terre l'autre lèvre. Baiser qui roule dans l'ombre : baiser qui vient rouler du premier cimetière jusqu'aux dernières étoiles. Astre qui a ta bouche muette et fermée jusqu'à ce qu'une touche céleste fasse vibrer ses paupières. Baiser qui va vers un futur de filles et de garçons qui ne laisseront pas tomber ni les rues ni les champs. Combien de bouches enterrées, sans bouche, nous déterrons ! J'embrasse dans ta bouche pour eux, je trinque sur ta bouche pour tant d'autres qui sont tombés sur le vin des verres d'amour. Aujourd'hui ce sont des souvenirs, des souvenirs, baisers lointains et amers. Je coule ma vie dans ta bouche, j'entends des rumeurs d'espaces, et l'infini semble qu'il s'est déversé sur moi. Il faut que je t'embrasse encore, je dois revenir, je m'enfonce, je tombe, comme les siècles descendent dans les profonds ravins comme une chute de neige fiévreuse de baisers et d'amants. Bouche que tu as déterrée l'aube la plus claire avec ta langue. Trois mots, trois feux dont tu as hérité : la vie, la mort, l'amour. Ils restent là écrits sur tes lèvres. Traduction : --- |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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