El niño yuntero - Miguel Hernandez (1910-1942)
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El niño yuntero - Miguel Hernandez (1910-1942)
El niño yuntero - L'enfant laboureur
Adaptación musical: Joan Manuel Serrat
Carne de yugo, ha nacido más humillado que bello, con el cuello perseguido por el yugo para el cuello. Nace, como la herramienta, a los golpes destinado, de una tierra descontenta y un insatisfecho arado. Entre estiércol puro y vivo de vacas, trae a la vida un alma color de olivo vieja ya y encallecida. Empieza a vivir, y empieza a morir de punta a punta levantando la corteza de su madre con la yunta. Empieza a sentir, y siente la vida como una guerra, y a dar fatigosamente en los huesos de la tierra. Contar sus años no sabe, y ya sabe que el sudor es una corona funéraire de sal para el labrador. Trabaja, y mientras trabaja masculinamente serio, se unge de lluvia y se alhaja de carne de cementerio. A fuerza de golpes, fuerte, y a fuerza de sol, bruñido, con una ambición de muerte despedaza un pan reñido. Cada nuevo día es más raíz, menos criatura, que escucha bajo sus pies la voz de la sepultura. Y como raíz se hunde en la tierra lentamente para que la tierra inunde de paz y panes su frente. Me duele este niño hambriento como una grandiosa espina, y su vivir ceniciento revuelve mi alma de encina. Lo veo arar los rastrojos, y devorar un mendrugo, y declarar con los ojos que por qué es carne de yugo. Me da su arado en el pecho, y su vida en la garganta, y sufro viendo el barbecho tan grande bajo su planta. ¿Quién salvará este chiquillo menor que un grano de avena? ¿De dónde saldrá el martillo verdugo de esta cadena? Que salga del corazón de los hombre jornaleros, que antes de ser hombres son y han sido niños yunteros. | Chair du joug, il est né plus humilié que beau, le cou poursuivi par le joug pour le cou. Né, comme l'outil aux coups destinés d'une terre mécontente et d'une charrue insatisfaite. Au milieu des bouses pures et vivantes des vaches, il fait naître une âme olivâtre vieille et calleuse. Il commence à vivre et commence à mourir d'un bout à l'autre soulevant l'écorce de sa mère avec le joug. Il commence à sentir, et il sent la vie comme une guerre, et à frapper avec lassitude dans les os de la terre. Il ne sait pas compter ses années et il sait déjà que la sueur est une couronne grave de sel pour le paysan. Il travaille, et pendant qu'il travaille il est sérieux comme un homme, il s'oint de pluie et se transforme de chair de cimetière. A force de coups, fort, et à force de soleil, bruni, avec une ambition de mort il déchiquette une miche de pain durement gagnée. Chaque jour nouveau est plus de racine, moins de créature, qui écoute sous ses pieds la voix de la tombe. Et comme une racine, il s'enfonce lentement dans la terre pour que la terre inonde de paix et de pain sur son front. J'ai mal pour cet enfant affamé comme une grande épine et sa vie cendrée agite mon âme de chêne. Je le vois labourer le chaume et dévorer une croûte, et déclarer avec ses yeux pourquoi il est chair à joug. Il me donne sa charrue dans ma poitrine et sa vie dans ma gorge, et je souffre de voir la terre en friche si grande sous sa plante. Qui sauvera ce petit garçon plus petit qu'un grain d'avoine ? D'où viendra le marteau bourreau de cette chaîne ? Qu'il vienne du cœur des travailleurs journaliers, qui, avant d'être des hommes, sont et ont été des enfants travailleurs. Traduction : --- |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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