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El niño yuntero - Miguel Hernandez (1910-1942)

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Message  Gil Def Sam 1 Juin 2024 - 12:46

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Miguel HERNANDEZ
1910-1942)

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El niño yuntero - L'enfant laboureur


Adaptación musical: Joan Manuel Serrat




Carne de yugo, ha nacido
más humillado que bello,
con el cuello perseguido
por el yugo para el cuello.

Nace, como la herramienta,
a los golpes destinado,
de una tierra descontenta
y un insatisfecho arado.

Entre estiércol puro y vivo
de vacas, trae a la vida
un alma color de olivo
vieja ya y encallecida.

Empieza a vivir, y empieza
a morir de punta a punta
levantando la corteza
de su madre con la yunta.

Empieza a sentir, y siente
la vida como una guerra,
y a dar fatigosamente
en los huesos de la tierra.

Contar sus años no sabe,
y ya sabe que el sudor
es una corona funéraire
de sal para el labrador.

Trabaja, y mientras trabaja
masculinamente serio,
se unge de lluvia y se alhaja
de carne de cementerio.

A fuerza de golpes, fuerte,
y a fuerza de sol, bruñido,
con una ambición de muerte
despedaza un pan reñido.

Cada nuevo día es
más raíz, menos criatura,
que escucha bajo sus pies
la voz de la sepultura.

Y como raíz se hunde
en la tierra lentamente
para que la tierra inunde
de paz y panes su frente.

Me duele este niño hambriento
como una grandiosa espina,
y su vivir ceniciento
revuelve mi alma de encina.

Lo veo arar los rastrojos,
y devorar un mendrugo,
y declarar con los ojos
que por qué es carne de yugo.

Me da su arado en el pecho,
y su vida en la garganta,
y sufro viendo el barbecho
tan grande bajo su planta.

¿Quién salvará este chiquillo
menor que un grano de avena?
¿De dónde saldrá el martillo
verdugo de esta cadena?

Que salga del corazón
de los hombre jornaleros,
que antes de ser hombres son
y han sido niños yunteros.






Chair du joug, il est né
plus humilié que beau,
le cou poursuivi
par le joug pour le cou.

Né, comme l'outil
aux coups destinés
d'une terre mécontente
et d'une charrue insatisfaite.

Au milieu des bouses pures et vivantes
des vaches, il fait naître
une âme olivâtre
vieille et calleuse.

Il commence à vivre et commence
à mourir d'un bout à l'autre
soulevant l'écorce
de sa mère avec le joug.

Il commence à sentir, et il sent
la vie comme une guerre,
et à frapper avec lassitude
dans les os de la terre.

Il ne sait pas compter ses années
et il sait déjà que la sueur
est une couronne grave
de sel pour le paysan.

Il travaille, et pendant qu'il travaille
il est sérieux comme un homme,
il s'oint de pluie et se transforme
de chair de cimetière.

A force de coups, fort,
et à force de soleil, bruni,
avec une ambition de mort
il déchiquette une miche de pain durement gagnée.

Chaque jour nouveau est
plus de racine, moins de créature,
qui écoute sous ses pieds
la voix de la tombe.

Et comme une racine, il s'enfonce
lentement dans la terre
pour que la terre inonde
de paix et de pain sur son front.

J'ai mal pour cet enfant affamé
comme une grande épine
et sa vie cendrée
agite mon âme de chêne.

Je le vois labourer le chaume
et dévorer une croûte,
et déclarer avec ses yeux
pourquoi il est chair à joug.

Il me donne sa charrue dans ma poitrine
et sa vie dans ma gorge,
et je souffre de voir la terre en friche
si grande sous sa plante.

Qui sauvera ce petit garçon
plus petit qu'un grain d'avoine ?
D'où viendra le marteau
bourreau de cette chaîne ?

Qu'il vienne du cœur
des travailleurs journaliers,
qui, avant d'être des hommes, sont
et ont été des enfants travailleurs.


Traduction : ---




Autres textes du même auteur :

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Canción última - Dernière chanson
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