Ausencia - Gabriela Mistral (1889-1945)
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Ausencia - Gabriela Mistral (1889-1945)
Ausencia - Absence
Voz : Edith Checa
Voz : Edith Checa
Se va de ti mi cuerpo gota a gota. Se va mi cara en un óleo sordo; se van mis manos en azogue suelto; se van mis pies en dos tiempos de polvo. ¡Se te va todo, se nos va todo! Se va mi voz, que te hacía campana cerrada a cuanto no somos nosotros. Se van mis gestos, que se devanaban, en lanzaderas, delante tus ojos. Y se te va la mirada que entrega, cuando te mira, el enebro y el olmo. Me voy de ti con tus mismos alientos: como humedad de tu cuerpo evaporo. Me voy de ti con vigilia y con sueño, y en tu recuerdo más fiel ya me borro. Y en tu memoria me vuelvo como esos que no nacieron ni en llanos ni en sotos. Sangre sería y me fuese en las palmas de tu labor y en tu boca de mosto. Tu entraña fuese y sería quemada en marchas tuyas que nunca más oigo, ¡y en tu pasión que retumba en la noche, como demencia de mares solos! ¡Se nos va todo, se nos va todo! | Mon corps te quitte goutte à goutte. S'en va mon visage dans une huile terne ; s'en vont mes mains dans un vif-argent en vrac ; s'en vont mes pieds en deux temps poussiéreux. Tout te quitte, tout nous quitte ! S'en va ma voix, qui faisait de toi une cloche fermée à tout ce qui n'est pas nous. S'en vont mes gestes qui t'embobinaient, en navettes, devant tes yeux. Et te quitte le regard qui donne le genévrier et l'orme. quand il te regarde Je te quitte avec tes respirations : comme l'humidité de ton corps que j'évapore. Je te laisse avec l'éveil et le sommeil, et dans ton souvenir le plus fidèle, je suis déjà effacée. Et dans ta mémoire, je deviens comme ceux qui ne sont nés ni dans les plaines ni dans les bosquets. Je serais du sang et je serais dans les paumes de ton travail et dans ta bouche de moût. Tes entrailles ont été et seront brûlées dans tes marches que je n'entendrai plus jamais, et dans ta passion qui gronde dans la nuit, comme la folie des mers solitaires ! Tout nous quitte, tout nous quitte ! Traduction : --- |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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