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Vento a Tindari - Salvatore Quasimodo (1901-1968)

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Vento a Tindari - Salvatore Quasimodo (1901-1968) Empty Vento a Tindari - Salvatore Quasimodo (1901-1968)

Message  Gil Def Dim 16 Juin - 19:53

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Vento a Tindari - Salvatore Quasimodo (1901-1968) Italie12

Salvatore QUASIMODO
1901-1968

Vento a Tindari - Salvatore Quasimodo (1901-1968) Salvatore-Quasimodo-07



Vento a Tindari - Vent à Tyndare


Voce :  Vittorio Gassman




Tindari, mite ti so
fra larghi colli pensile sull’acque
delle isole dolci del dio,
oggi m’assali
e ti chini in cuore.

Salgo vertici aerei precipizi,
assorto al vento dei pini,
e la brigata che lieve m’accompagna
s’allontana nell’aria,
onda di suoni e amore,

e tu mi prendi
da cui male mi trassi
e paure d’ombre e di silenzi,
rifugi di dolcezze un tempo assidue
e morte d’anima.

A te ignota è la terra
Ove ogni giorno affondo
E segrete sillabe nutro:
altra luce ti sfoglia sopra i vetri
nella veste notturna,
e gioia non mia riposa
sul tuo grembo.

Aspro è l’esilio,
e la ricerca che chiudevo in te
d’armonia oggi si muta
in ansia precoce di morire;
e ogni amore è schermo alla tristezza,
tacito passo al buio
dove mi hai posto
amaro pane a rompere.

Tindari serena torna ;
soave amico mi desta
che mi sporga nel cielo da una rupe
e io fingo timore a chi non sa
che vento profondo m’ha cercato.


"Acque e terre", 1930




Tyndare, je te sais douce
entre les vastes collines, suspendues sur les eaux
des îles calmes d’Eole,
aujourd’hui, tu m’assailles
et te penches vers mon cœur.

Je gravis des sommets aériens, des précipices,
accaparé par le vent des pins,
et la bande, légère, d’amis qui m’accompagne
s’éloigne dans l’air,
onde de sons et amour,

et tu m’enlèves
à ce que je fuyais mal,
frayeurs de l’ombre et du silence,
refuges de douceurs autrefois familières
et mort de l’âme.

La terre te reste inconnue
où chaque jour je m’enfonce
et nourris des syllabes secrètes :
une autre lumière t’effeuille sur les vitres
en ta robe nocturne,
et une joie qui n’est pas mienne repose
sur ta poitrine.

Âpre est l’exil,
et ma quête enclose en toi
d’harmonie, se mue aujourd’hui
en angoisse précoce de mourir ;
tout amour fait écran à la tristesse
marche muette dans le noir
où tu m’as laissé, pour le rompre,
un pain amer.

Tyndare retrouve sa quiétude ;
un doux ami me réveille,
qu’il me précipite dans l’espace depuis un rocher
et moi je feins la terreur pour qui ne sait
quel vent profond est venu me chercher.


Traduction : Roland Ladrière, 2021




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