Vento a Tindari - Salvatore Quasimodo (1901-1968)
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Vento a Tindari - Salvatore Quasimodo (1901-1968)
Vento a Tindari - Vent à Tyndare
Voce : Vittorio Gassman
Tindari, mite ti so fra larghi colli pensile sull’acque delle isole dolci del dio, oggi m’assali e ti chini in cuore. Salgo vertici aerei precipizi, assorto al vento dei pini, e la brigata che lieve m’accompagna s’allontana nell’aria, onda di suoni e amore, e tu mi prendi da cui male mi trassi e paure d’ombre e di silenzi, rifugi di dolcezze un tempo assidue e morte d’anima. A te ignota è la terra Ove ogni giorno affondo E segrete sillabe nutro: altra luce ti sfoglia sopra i vetri nella veste notturna, e gioia non mia riposa sul tuo grembo. Aspro è l’esilio, e la ricerca che chiudevo in te d’armonia oggi si muta in ansia precoce di morire; e ogni amore è schermo alla tristezza, tacito passo al buio dove mi hai posto amaro pane a rompere. Tindari serena torna ; soave amico mi desta che mi sporga nel cielo da una rupe e io fingo timore a chi non sa che vento profondo m’ha cercato. "Acque e terre", 1930 | Tyndare, je te sais douce entre les vastes collines, suspendues sur les eaux des îles calmes d’Eole, aujourd’hui, tu m’assailles et te penches vers mon cœur. Je gravis des sommets aériens, des précipices, accaparé par le vent des pins, et la bande, légère, d’amis qui m’accompagne s’éloigne dans l’air, onde de sons et amour, et tu m’enlèves à ce que je fuyais mal, frayeurs de l’ombre et du silence, refuges de douceurs autrefois familières et mort de l’âme. La terre te reste inconnue où chaque jour je m’enfonce et nourris des syllabes secrètes : une autre lumière t’effeuille sur les vitres en ta robe nocturne, et une joie qui n’est pas mienne repose sur ta poitrine. Âpre est l’exil, et ma quête enclose en toi d’harmonie, se mue aujourd’hui en angoisse précoce de mourir ; tout amour fait écran à la tristesse marche muette dans le noir où tu m’as laissé, pour le rompre, un pain amer. Tyndare retrouve sa quiétude ; un doux ami me réveille, qu’il me précipite dans l’espace depuis un rocher et moi je feins la terreur pour qui ne sait quel vent profond est venu me chercher. Traduction : Roland Ladrière, 2021 |
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Gil Def- Admin
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