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I ritorni - Salvatore Quasimodo (1901-1968)

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Message  Gil Def Dim 16 Juin - 20:20

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I ritorni - Salvatore Quasimodo (1901-1968) Italie12

Salvatore QUASIMODO
1901-1968

I ritorni - Salvatore Quasimodo (1901-1968) Salvatore-Quasimodo-07



I ritorni - Les retours


Voce :  Gianluca Regondi




Piazza Navona, a notte , sui sedili
stavo supino in cerca della quiete,
e gli occhi con rette e volute di spirali
univano le stelle,
le stesse che seguivo da bambino
disteso sui ciotoli del Platani
sillabando al buio le preghiere.

Sotto il capo incrociavo le mie mani
e ricordavo i ritorni:
odore di frutta che secca sui graticci,
di violaciocca, di zenzero, di spigo;
quando pensavo di leggerti ,ma piano,
(io e te, mamma, in un angolo in penombra)
la parabola del prodigo,
che mi seguiva sempre nei silenzi
come un ritmo che s'apra ad ogni passo
senza volerlo.

Ma ai morti non è dato di tornare,
e non c'è tempo nemmeno per la madre
quando chiama la strada,
e ripartivo, chiuso nella notte
come uno che tema all'alba di restare .

E la strada mi dava le canzoni,
che sanno di grano che gonfia nelle spighe,
del fiore che imbianca gli uliveti
tra l'azzurro del lino e le giunchiglie ;
risonanze nei vortici di polvere,
cantilene d'uomini e cigolio di traini
con le lanterne che oscillano sparute
ed hanno appena il chiaro di una lucciola.


"Acque e terre", 1930




Piazza Navona, la nuit, sur les bancs
je restais allongé, cherchant la paix,
et mes yeux, par droites et volutes en spirales,
unissaient les étoiles,
les mêmes que je suivais enfant
étendu sur les galets du Platani
égrenant mes prières dans le noir.

Les mains croisées derrière la tête
je me rappelais les retours :
l’odeur des fruits séchant sur les claies,
de giroflées, gingembre et lavande ;
quand je pensais à te lire, mais doucement,
(toi et moi, maman, dans un angle de pénombre)
la parabole  du fils prodigue,
celle qui me suivait toujours dans les silences
comme un rythme qui s’ouvre à chaque pas
sans qu’on le veuille.

Mais il n’est pas donné aux morts de revenir,
et il n’est pas d’heure non plus pour la mère
quand la route appelle ;
et je repartais, enfermé dans la nuit,
comme un qui craint d’être surpris par l’aube.

Et la route me livrait des chansons
qui sentent le grain gonflant dans l’épi,
la fleur qui tache de blanc les oliveraies
entre le bleu du lin et des jonquilles ;
résonnances dans les tourbillons de poussière,
cantilènes d’hommes et grincement des remorques
dont les pauvres lanternes oscillent
et offrent à peine la lueur d’une luciole.


Traduction : Roland Ladrière, 2021




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