I ritorni - Salvatore Quasimodo (1901-1968)
COUPS DE COEUR POETIQUES :: QUAND LA POESIE PASSE LES FRONTIERES :: POEMES DE LANGUE ETRANGERE - ITALIEN
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I ritorni - Salvatore Quasimodo (1901-1968)
I ritorni - Les retours
Voce : Gianluca Regondi
Voce : Gianluca Regondi
Piazza Navona, a notte , sui sedili stavo supino in cerca della quiete, e gli occhi con rette e volute di spirali univano le stelle, le stesse che seguivo da bambino disteso sui ciotoli del Platani sillabando al buio le preghiere. Sotto il capo incrociavo le mie mani e ricordavo i ritorni: odore di frutta che secca sui graticci, di violaciocca, di zenzero, di spigo; quando pensavo di leggerti ,ma piano, (io e te, mamma, in un angolo in penombra) la parabola del prodigo, che mi seguiva sempre nei silenzi come un ritmo che s'apra ad ogni passo senza volerlo. Ma ai morti non è dato di tornare, e non c'è tempo nemmeno per la madre quando chiama la strada, e ripartivo, chiuso nella notte come uno che tema all'alba di restare . E la strada mi dava le canzoni, che sanno di grano che gonfia nelle spighe, del fiore che imbianca gli uliveti tra l'azzurro del lino e le giunchiglie ; risonanze nei vortici di polvere, cantilene d'uomini e cigolio di traini con le lanterne che oscillano sparute ed hanno appena il chiaro di una lucciola. "Acque e terre", 1930 | Piazza Navona, la nuit, sur les bancs je restais allongé, cherchant la paix, et mes yeux, par droites et volutes en spirales, unissaient les étoiles, les mêmes que je suivais enfant étendu sur les galets du Platani égrenant mes prières dans le noir. Les mains croisées derrière la tête je me rappelais les retours : l’odeur des fruits séchant sur les claies, de giroflées, gingembre et lavande ; quand je pensais à te lire, mais doucement, (toi et moi, maman, dans un angle de pénombre) la parabole du fils prodigue, celle qui me suivait toujours dans les silences comme un rythme qui s’ouvre à chaque pas sans qu’on le veuille. Mais il n’est pas donné aux morts de revenir, et il n’est pas d’heure non plus pour la mère quand la route appelle ; et je repartais, enfermé dans la nuit, comme un qui craint d’être surpris par l’aube. Et la route me livrait des chansons qui sentent le grain gonflant dans l’épi, la fleur qui tache de blanc les oliveraies entre le bleu du lin et des jonquilles ; résonnances dans les tourbillons de poussière, cantilènes d’hommes et grincement des remorques dont les pauvres lanternes oscillent et offrent à peine la lueur d’une luciole. Traduction : Roland Ladrière, 2021 |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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