Las causas - Jorge Luis Borges (1899-1986)
COUPS DE COEUR POETIQUES :: QUAND LA POESIE PASSE LES FRONTIERES :: POEMES DE LANGUE ETRANGERE - ESPAGNOL
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Las causas - Jorge Luis Borges (1899-1986)
Las causas - Les causes
Voz : Luigi Maria Corsanico
Récitant : Lelius
Los ponientes y las generaciones. Los días y ninguno fue el primero. La frescura del agua en la garganta de Adán. El ordenado Paraíso. El ojo descifrando la tiniebla. El amor de los lobos en el alba. La palabra. El hexámetro. El espejo. La Torre de Babel y la soberbia. La luna que miraban los caldeos. Las arenas innúmeras del Ganges. Chuang-Tzu y la mariposa que lo sueña. Las manzanas de oro de las islas. Los pasos del errante laberinto. El infinito lienzo de Penélope. El tiempo circular de los estoicos. La moneda en la boca del que ha muerto. El peso de la espada en la balanza. Cada gota de agua en la clepsidra. Las águilas, los fastos, las legiones. César en la mañana de Farsalia. La sombra de las cruces en la tierra. El ajedrez y el álgebra del persa. Los rastros de las largas migraciones. La conquista de reinos por la espada. La brújula incesante. El mar abierto. El eco del reloj en la memoria. El rey ajusticiado por el hacha. El polvo incalculable que fue ejércitos. La voz del ruiseñor en Dinamarca. La escrupulosa línea del calígrafo. El rostro del suicida en el espejo. El naipe del tahúr. El oro ávido. Las formas de la nube en el desierto. Cada arabesco del calidoscopio. Cada remordimiento y cada lágrima. Se precisaron todas esas cosas para que nuestras manos se encontraran. “Historia de la noche.” - 1970 | Les crépuscules et les générations Les jours et aucun d’entre eux n’était le premier. La fraîcheur de l’eau dans la gorge D'Adam. l'ordre du paradis L’œil déchiffrant les ténèbres. L’amour des loups à l’aube. La parole. L’hexamètre. Le miroir. La tour de Babel et l’arrograncel. La lune que regardaient les Chaldéens. Les sables inniumérables du Gange. Tchouang-Tseu et le papillon qui le rêve. Les pommes d’or des îles. Les pas du labyrinthe vagabond La toile infinie de Pénélope. Le temps circulaire des stoïques La monnaie dans la bouche du mort Le poids de l’épée sur la balance. Chaque goutte d’eau dans la clepsydre; Les aigles, le faste, les légions. César le matin de Pharsale. L’ombre des croix sur la terre. Les échecs et l'algèbre du persan. Les traces des longues migrations. La conquête des royaumes avec l’épée. La boussole incessante. La mer ouverte. L'écho de la pendule dans la mémoire. Le roi exécuté à la hache. La poussière incalculable des armées. La voix du rossignol au Danemark. La ligne scrupuleuse du calligraphe. Le visage du suicidaire dans la glace. La carte du joueur. L'or vorace Les formes du nuage dans le désert. Chaque arabesque du kaléidoscope. Chaque remords et chaque larme. Il a fallu toutes ces choses pour que nos mains se rencontrent. Traduction : Silvia Baron Supervielle, 2014 |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
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