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Prendimiento de Antoñito el Camborio - Federico Garcia Lorca (1898-1936)

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Message  Gil Def Ven 12 Juil - 20:15

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Federico GARCIA LORCA
1898-1936

Prendimiento de Antoñito el Camborio - Federico Garcia Lorca (1898-1936) Garcia13



Prendimiento de Antoñito el Camborio - Capture de Antoñito el Camborio


Voz : Manuel Navarro




a Margarita Xirgú

 Antonio Torres Heredia,
hijo y nieto de Camborios,
con una vara de mimbre
va a Sevilla a ver los toros.
Moreno de verde luna
anda despacio y garboso.
Sus empavonados bucles
le brillan entre los ojos.
A la mitad del camino
cortó limones redondos,
y los fue tirando al agua
hasta que la puso de oro.
Y a la mitad del camino,
bajo las ramas de un olmo,
guardia civil caminera
lo llevó codo con codo.

         *

 El día se va despacio,
la tarde colgada a un hombro,
dando una larga torera
sobre el mar y los arroyos.
Las aceitunas aguardan
la noche de Capricornio,
y una corta brisa, ecuestre,
salta los montes de plomo.
Antonio Torres Heredia,
hijo y nieto de Camborios,
viene sin vara de mimbre
entre los cinco tricornios.

 Antonio, ¿quién eres tú?
Si te llamaras Camborio,
hubieras hecho una fuente
de sangre con cinco chorros.
Ni tú eres hijo de nadie,
ni legítimo Camborio.
¡Se acabaron los gitanos
que iban por el monte solos!
Están los viejos cuchillos
tiritando bajo el polvo.

         *

 A las nueve de la noche
lo llevan al calabozo,
mientras los guardias civiles
beben limonada todos.
Y a las nueve de la noche
le cierran el calabozo,
mientras el cielo reluce
como la grupa de un potro.


"Romancero Gitano" - 1928




a Margarita Xirgú

Antonio Torres Heredia,
petit-fils et fils Camborio,
un roseau en main à Séville
va voir des courses de taureaux.
Jeune homme brun de verte lune
quand il marche il est lent et beau.
On voit briller entre ses yeux
ses boucles bleues et noir corbeau.
Arrivé à la mi-chemin
il coupa des citrons tout ronds
et les jeta dans le fleuve
jusqu’à ce qu’il devînt d'or blond.
Et c'est là, à la mi-chemin,
au-dessous des branches d'un orme,
que la gendarmerie mobile
le fit avancer sous ses ordres.

         *

Le jour s’en va tout doucement,
le soir accroché à l’épaule,
comme une cape, il se déploie
sur le fleuve et la mer qu’il frôle.
Les olives sont en attente
de cette nuit de Capricorne
et une courte brise, équestre,
sur les monts plombés se transporte.
Antonio Torres Heredia,
petit-fils et fils Camborio,
accompagné de cinq tricornes,
n’a plus à la main son roseau.

Antonio, mais qui es-tu donc ?
Si tu t’appelais Camborio
tu aurais fait une fontaine
de sang coulant en cinq ruisseaux.
Tu n’es ni le fils de quiconque,
ni légitime Camborio.
C’en est bien fini des gitans
marchant seuls à flanc de coteau !
Tremblent de froid sous la poussière
les vieilles lames des couteaux.

         *

Arrivés le soir à neuf heures,
ils le conduisent au cachot,
pendant que la garde civile
boit de la citronnade à l’eau.
Et c’est là, le soir à neuf heures,
qu’on lui a fermé son cachot
pendant que le ciel resplendit
comme la croupe des chevaux.


Traduction : Line Amselem, 2003




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