Pequeño vals vienés - Federico Garcia Lorca (1898-1936)
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Pequeño vals vienés - Federico Garcia Lorca (1898-1936)
Pequeño vals vienés - Petite valse viennoise
Voz : Luigi Maria Corsanico
Voz : Luigi Maria Corsanico
En Viena hay diez muchachas, un hombro donde solloza la muerte y un bosque de palomas disecadas. Hay un fragmento de la mañana en el museo de la escarcha. Hay un salón con mil ventanas. ¡Ay, ay, ay, ay! Toma este vals con la boca cerrada. Este vals, este vals, este vals, de sí, de muerte y de coñac que moja su cola en el mar. Te quiero, te quiero, te quiero, con la butaca y el libro muerto, por el melancólico pasillo, en el oscuro desván del lirio, en nuestra cama de la luna y en la danza que sueña la tortuga. ¡Ay, ay, ay, ay! Toma este vals de quebrada cintura. En Viena hay cuatro espejos donde juegan tu boca y los ecos. Hay una muerte para piano que pinta de azul a los muchachos. Hay mendigos por los tejados. Hay frescas guirnaldas de llanto. ¡Ay, ay, ay, ay! Toma este vals que se muere en mis brazos. Porque te quiero, te quiero, amor mío, en el desván donde juegan los niños, soñando viejas luces de Hungría por los rumores de la tarde tibia, viendo ovejas y lirios de nieve por el silencio oscuro de tu frente. ¡Ay, ay, ay, ay! Toma este vals del “Te quiero siempre”. En Viena bailaré contigo con un disfraz que tenga cabeza de río. ¡Mira qué orilla tengo de jacintos! Dejaré mi boca entre tus piernas, mi alma en fotografías y azucenas, y en las ondas oscuras de tu andar quiero, amor mío, amor mío, dejar, violín y sepulcro, las cintas del vals. "Poeta en Nueva York", 1940 | Á Vienne il y a dix jeunes filles, une épaule où sanglote la mort et un bois de colombes empaillées. Il y a un fragment du matin dans le musée du givre. Il y a un salon aux mille fenêtres. Ah, la, la, la ! Prends cette valse à la bouche close. Cette valse, cette valse, cette valse, de oui, de mort et de cognac, qui trempe sa traîne dans la mer. Je t’aime, je t’aime, je t’aime, avec le fauteuil et le livre mort, dans le mélancolique corridor, dans l’obscur grenier du lys, dans notre lit de la lune et dans la danse dont rêve la tortue. Ah, la, la, la ! Prends cette valse à la taille brisée. Á Vienne il y a quatre miroirs où jouent ta bouche et les échos. Il y a une mort pour piano qui peint en bleu les garçons, il y a des mendiants sur les auvents, il y a de fraîches guirlandes de pleurs. Ah, la, la,la ! Prends cette valse qui se meurt dans mes bras. Parce que je t’aime, je t’aime, mon amour dans le grenier où jouent les enfants. Tout en rêvant à de vieilles lueurs de Hongrie dans les rumeurs du tiède après-midi. Tout en voyant des brebis et des lys de neige dans le sielnce obscur de ton front. Ah, la, la, la ! Prends cette valse du "je t’aime à jamais". Á Vienne je danserai avec toi dans un costume qui possédera une tête de fleuve. Regarde-moi avec mes rives de jacinthes ! Je laisserai ma bouche entre tes jambes, mon âme dans des photographies et des iris, et dans les ondes obscures de ton allure je veux, mon amour, mon amour, laisser, violon et sépulcre, les rubans de la valse. Traduction : Carole Fillière et Zoraida Carandell., 2023 |
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Gil Def- Admin
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