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Pequeño vals vienés - Federico Garcia Lorca (1898-1936)

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Pequeño vals vienés - Federico Garcia Lorca (1898-1936) Empty Pequeño vals vienés - Federico Garcia Lorca (1898-1936)

Message  Gil Def Lun 22 Juil - 14:23

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Pequeño vals vienés - Federico Garcia Lorca (1898-1936) Espagn16

Federico GARCIA LORCA
1898-1936

Pequeño vals vienés - Federico Garcia Lorca (1898-1936) Garcia13




Pequeño vals vienés - Petite valse viennoise


Voz : Luigi Maria Corsanico




En Viena hay diez muchachas,
un hombro donde solloza la muerte
y un bosque de palomas disecadas.
Hay un fragmento de la mañana
en el museo de la escarcha.
Hay un salón con mil ventanas.
¡Ay, ay, ay, ay!
Toma este vals con la boca cerrada.

Este vals, este vals, este vals,
de sí, de muerte y de coñac
que moja su cola en el mar.

Te quiero, te quiero, te quiero,
con la butaca y el libro muerto,
por el melancólico pasillo,
en el oscuro desván del lirio,
en nuestra cama de la luna
y en la danza que sueña la tortuga.
¡Ay, ay, ay, ay!
Toma este vals de quebrada cintura.

En Viena hay cuatro espejos
donde juegan tu boca y los ecos.
Hay una muerte para piano
que pinta de azul a los muchachos.
Hay mendigos por los tejados.
Hay frescas guirnaldas de llanto.
¡Ay, ay, ay, ay!
Toma este vals que se muere en mis brazos.

Porque te quiero, te quiero, amor mío,
en el desván donde juegan los niños,
soñando viejas luces de Hungría
por los rumores de la tarde tibia,
viendo ovejas y lirios de nieve
por el silencio oscuro de tu frente.
¡Ay, ay, ay, ay!
Toma este vals del “Te quiero siempre”.

En Viena bailaré contigo
con un disfraz que tenga
cabeza de río.
¡Mira qué orilla tengo de jacintos!
Dejaré mi boca entre tus piernas,
mi alma en fotografías y azucenas,
y en las ondas oscuras de tu andar
quiero, amor mío, amor mío, dejar,
violín y sepulcro, las cintas del vals.


"Poeta en Nueva York", 1940




Á Vienne il y a dix jeunes filles,
une épaule où sanglote la mort
et un bois de colombes empaillées.
Il y a un fragment du matin
dans le musée du givre.
Il y a un salon aux mille fenêtres.
Ah, la, la, la !
Prends cette valse à la bouche close.

Cette valse, cette valse, cette valse,
de oui, de mort et de cognac,
qui trempe sa traîne dans la mer.

Je t’aime, je t’aime, je t’aime,
avec le fauteuil et le livre mort,
dans le mélancolique corridor,
dans l’obscur grenier du lys,
dans notre lit de la lune
et dans la danse dont rêve la tortue.
Ah, la, la, la !
Prends cette valse à la taille brisée.

Á Vienne il y a quatre miroirs
où jouent ta bouche et les échos.
Il y a une mort pour piano
qui peint en bleu les garçons,
il y a des mendiants sur les auvents,
il y a de fraîches guirlandes de pleurs.
Ah, la, la,la !
Prends cette valse qui se meurt dans mes bras.

Parce que je t’aime, je t’aime, mon amour
dans le grenier où jouent les enfants.
Tout en rêvant à de vieilles lueurs de Hongrie
dans les rumeurs du tiède après-midi.
Tout en voyant des brebis et des lys de neige
dans le sielnce obscur de ton front.
Ah, la, la, la !
Prends cette valse du "je t’aime à jamais".

Á Vienne je danserai avec toi
dans un costume qui possédera
une tête de fleuve.
Regarde-moi avec mes rives de jacinthes !
Je laisserai ma bouche entre tes jambes,
mon âme dans des photographies et des iris,
et dans les ondes obscures de ton allure
je veux, mon amour, mon amour, laisser,
violon et sépulcre, les rubans de la valse.


Traduction :  Carole Fillière et Zoraida Carandell., 2023




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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def
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