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Orillas del Duero - Antonio Machado (1875-1939)

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Message  Gil Def Sam 13 Juil 2024 - 13:17

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Antonio MACHADO
1875-1939

Orillas del Duero - Antonio Machado (1875-1939) Machad11



Orillas del Duero - Rives du Douro


Voz : Tomás Galindo




Se ha asomado una cigüeña a lo alto del campanario.
Girando en torno a la torre y al caserón solitario,
Y a las golondrinas chillan. Pasaron del blanco invierno,
De nevascas y ventiscas los crudos soplos de infierno.

Es una tibia mañana.
El sol calienta un poquito la pobre tierra soriana.

Pasados los verdes pinos,
Casi azules, primavera
Se ve brotar en los finos
Chopos de la carretera
Y del río. El Duero corre, terso y mudo, mansamente.
El campo parece, más que joven, adolescente.

Entre las hierbas alguna humilde flor ha nacido,
Azul o blanca. ¡Belleza del campo apenas florido,
Y mística primavera!

¡Chopos del camino blanco, álamos de la ribera,
Espuma de la montaña
Ante la azul lejanía,
Sol del día, claro día!
¡Hermosa tierra de España!


"Soledades, galerias y otros poemas", 1907




Au sommet du clocher une cigogne s’est perchée.
Tournant autour de la bâtisse solitaire et de la tour,
Piaillent déjà les hirondelles. Du blanc hiver
Aux tourmentes de neige et de vent a déjà passé l’âpre souffle d’enfer.

C’est une tiède matinée,
Le soleil réchauffe un peu la pauvre terre de Soria.

Au-delà des pins verts,
Presque bleus, on voit le printemps
S’épanouir sur les fins peupliers
De la route et de la rivière.
Le Doro coule, lisse, muet, tout doucement.
La campagne paraît, plus que jeune, adolescente.

Parmi les herbes, quelque humble fleur est née,
Bleue ou blanche. Beauté de la campagne à peine fleurie,
Et mystique printemps !

Peupliers du chemin tout blanc, peupliers du rivage,
Ecume de la montagne
Devant le lointain azur,
Soleil du jour, claire journée !
Belle terre d’Espagne !


Traduction : Bernard Sesé, 1995




Autres textes du même auteur :

Al olmo viejo - Au vieil orme
Anoche cuando dormia - La nuit dernière, alors que je dormais
Caminante no hay caminante - Passant, il n'y a pas de chemin
Caminos - Chemins
Campos de Soria VIII - Terres de Soria VIII
Del pasado efimero - Du passé éphémère
El crimen fue en Grenada - Il y eut crime à Grenade
En estos campos de la tierra mía - Dans ces campagnes de mon pays
He andado muchos caminos - J'ai connu beaucoup de chemins
La copla andaluza - La copla andalouse
La primavera - Le printemps
La primavera besaba - Le printemps doucement
Recuerdo infantil - Souvenir d'enfance
Recuerdos - Souvenirs
Retrato - Portrait
Sol de invierno - Soleil d'hiver
Une noche de verano - Une nuit d'été
Yo voy soñando caminos - Je rêve de chemins






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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def
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