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Como quien oye llover - Octavio Paz (1914-1998)

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Como quien oye llover - Octavio Paz (1914-1998) Empty Como quien oye llover - Octavio Paz (1914-1998)

Message  Gil Def Ven 10 Mai 2024 - 13:05

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Octavio PAZ
1914-1998

Como quien oye llover - Octavio Paz (1914-1998) Paz_oc11



Como quien oye llover - Comme quelqu’un qui entend la pluie


Voz : Luigi Maria Corsanico




Óyeme como quien oye llover,
ni atenta ni distraída,
pasos leves, llovizna,
agua que es aire, aire que es tiempo,
el día no acaba de irse,
la noche no llega todavía,
figuraciones de la niebla
al doblar la esquina,
figuraciones del tiempo
en el recodo de esta pausa,
óyeme como quien oye llover,
sin oírme, oyendo lo que digo
con los ojos abiertos hacia adentro,
dormida con los cinco sentidos despiertos,
llueve, pasos leves, rumor de sílabas,
aire y agua, palabras que no pesan:
lo que fuimos y somos,
los días y los años, este instante,
tiempo sin peso, pesadumbre enorme,
óyeme como quien oye llover,
relumbra el asfalto húmedo,
el vaho se levanta y camina,
la noche se abre y me mira,
eres tú y tu talle de vaho,
tú y tu cara de noche,
tú y tu pelo, lento relámpago,
cruzas la calle y entras en mi frente,
pasos de agua sobre mis párpados,
óyeme como quien oye llover,
el asfalto relumbra, tú cruzas la calle,
es la niebla errante en la noche,
es la noche dormida en tu cama,
es el oleaje de tu respiración,
tus dedos de agua mojan mi frente,
tus dedos de llama queman mis ojos,
tus dedos de aire abren los párpados del tiempo,
manar de apariciones y resurrecciones,
óyeme como quien oye llover,
pasan los años, regresan los instantes,
¿oyes tus pasos en el cuarto vecino?
no aquí ni allá: los oyes
en otro tiempo que es ahora mismo,
oye los pasos del tiempo
inventor de lugares sin peso ni sitio,
oye la lluvia correr por la terraza,
la noche ya es más noche en la arboleda,
en los follajes ha anidado el rayo,
vago jardín a la deriva
–entra, tu sombra cubre esta página.


“Árbol adentro” - 1987




Éntends-moi comme quelqu’un qui entend pleuvoir,
ni attentive ni distraite,
des pas légers, de la bruine,
l’eau qui est l’air, l’air qui est le temps,
le jour ne part pas tout à fait,
La nuit n’est pas encore venue
figurations du brouillard
au détour de la rue
figurations du temps
au détour de cette pause,
entends-moi comme quelqu’un qui entend pleuvoir,
sans m’entendre, entendant ce que je dis
avec mes yeux ouverts vers l’intérieur
endormi avec les cinq sens en éveil,
il pleut, des pas légers, des syllabes murmurantes,
l’air et l’eau, des mots qui n’ont pas d’importance :
ce que nous étions et ce que nous sommes,
les jours et les années, cet instant,
temps en apesanteur, lourdeur énorme,
entends-moi comme quelqu’un qui entend pleuvoir,
l’asphalte humide scintille,
la brume se lève et marche,
la nuit s’ouvre et me regarde
c’est toi et ta taille de vapeur
toi et Ton visage la nuit
toi et tes cheveux, éclairs lents
tu traverses la rue et tu passes devant moi
des pas d’eau sur mes paupières
entends-moi comme quelqu’un qui entend pleuvoir,
l’asphalte brille, tu traverses la rue
c’est la brume vagabonde dans la nuit
c’est la nuit endormie dans ton lit
c’est la houle de ton souffle
tes doigts d’eau mouillent mon front
tes doigts de flamme me brûlent les yeux
tes doigts d’air ouvrent les paupières du temps,
flux d’apparitions et de résurrections,
entends-moi comme quelqu’un qui entend pleuvoir,
les années passent, les instants reviennent,
entends-tu tes pas dans la pièce voisine ?
ni ici ni là : tu les entends
à une autre époque, c’est maintenant
entends les pas du temps
inventeur de lieux sans poids ni lieu,
entends la pluie couler sur la terrasse
la nuit est déjà plus de nuit dans le bosquet
dans le feuillage, la foudre s’est nichée,
jardin à la dérive paresseuse
"entres, ton ombre couvre cette page.


Traduction : ---




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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def
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