Primero de enero - Octavio Paz (1914-1998)
COUPS DE COEUR POETIQUES :: QUAND LA POESIE PASSE LES FRONTIERES :: POEMES DE LANGUE ETRANGERE - ESPAGNOL
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Primero de enero - Octavio Paz (1914-1998)
Primero de enero - Premier janvier
Voz : Manuel López Castilleja
Voz : Manuel López Castilleja
Las puertas del año se abren, como las del lenguaje, hacia lo desconocido. Anoche me dijiste: mañana habrá que trazar unos signos, dibujar un paisaje, tejer una trama sobre la doble página del papel y del día. Mañana habrá que inventar, de nuevo, la realidad de este mundo. Ya tarde abrí los ojos. Por el segundo de un segundo sentí lo que el azteca, acechando desde el peñón del promontorio, por las rendijas de los horizontes, el incierto regreso del tiempo. No, el año había regresado. Llenaba todo el cuarto y casi lo palpaban mis miradas. El tiempo, sin nuestra ayuda, había puesto, en un orden idéntico al de ayer, casas en la calle vacía, nieve sobre las casas, silencio sobre la nieve. Tú estabas a mi lado, aún dormida. El día te había inventado pero tú no aceptabas todavía tu invención en este día. Quizá tampoco la mía. Tú estabas en otro día. Estabas a mi lado y yo te veía, como nieve, dormida entre las apariencias. El tiempo sin nuestra ayuda, inventa casas, calles, árboles, mujeres dormidas. Cuando abras los ojos caminaremos, de nuevo, entre las horas y sus invenciones y al demorarnos en las apariencias daremos fe del tiempo y sus conjugaciones. Abriremos las puertas de este día, entraremos en lo desconocido. | Les portes de l'année s'ouvrent, comme celles de la langue, vers l'inconnu. Hier soir, tu m'as dit demain il faudra dessiner des signes, dessiner un paysage, tisser une trame sur la double page du papier et du jour. Demain, il faudra inventer, à nouveau, la réalité de ce monde. J'ai ouvert les yeux tardivement. Pendant la seconde d'une seconde j'ai ressenti ce que l'Aztèque qui traque du haut du promontoire, à travers les fissures de l'horizon, le retour incertain du temps. Non, l'année était de retour. Elle remplissait toute la pièce et mes yeux pouvaient presque la sentir. Le temps, sans notre aide, avait mis, dans un ordre identique à celui d'hier, des maisons dans la rue vide, de la neige sur les maisons, le silence sur la neige. Tu étais à mes côtés, encore endormie. Le jour t'avait inventé mais tu n'acceptais pas encore ton invention en ce jour. Peut-être pas la mienne non plus. Tu étais dans un autre jour Tu étais à mes côtés et je t'ai vu, comme la neige endormie entre les apparences. Le temps, sans notre aide invente des maisons, des rues, des arbres, des femmes endormies. Quand tu ouvriras les yeux nous marcherons, à nouveau entre les heures et leurs inventions et en nous attardant sur les apparences nous témoignerons du temps et de ses conjugaisons. Nous ouvrirons les portes de ce jour, nous entrerons dans l'inconnu. Traduction : --- |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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