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Lavorare stanca - Cesare Pavese (1912-1950)

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Message  Gil Def Mar 14 Mai - 15:32

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Lavorare stanca - Cesare Pavese (1912-1950) Italie12

Cesare PAVESE
1908-1950

Lavorare stanca - Cesare Pavese (1912-1950) Pavese10



Lavorare stanca - Travailler fatigue


Voce : Giuseppe Emilcare




Traversare una strada per scappare di casa
lo fa solo un ragazzo, ma quest’uomo che gira
tutto il giorno le strade, non è più un ragazzo
e non scappa di casa.

Ci sono d’estate
pomeriggi che fino le piazze son vuote, distese
sotto il sole che sta per calare, e quest’uomo, che giunge
per un viale d’inutili piante, si ferma.
Val la pena esser solo, per essere sempre più solo?
Solamente girarle, le piazze e le strade
sono vuote. Bisogna fermare una donna
e parlarle e deciderla a vivere insieme.
Altrimenti, uno parla da solo. È per questo che a volte
c’è lo sbronzo notturno che attacca discorsi
e racconta i progetti di tutta la vita.

Non è certo attendendo nella piazza deserta
che s’incontra qualcuno, ma chi gira le strade
si sofferma ogni tanto. Se fossero in due,
anche andando per strada, la casa sarebbe
dove c’è quella donna e varrebbe la pena.

Nella notte la piazza ritorna deserta
e quest’uomo, che passa, non vede le case
tra le inutili luci, non leva più gli occhi:
sente solo il selciato, che han fatto altri uomini
dalle mani indurite, come sono le sue.
Non è giusto restare sulla piazza deserta.
Ci sarà certamente quella donna per strada
che, pregata, vorrebbe dar mano alla casa.


"Lavorare stanca", 1936




Traverser une rue pour s’enfuir de chez soi
seul un enfant le fait, mais cet homme qui erre,
tout le jour, par les rues, ce n’est plus un enfant
et il ne s’enfuit pas de chez lui.

En été, il y a certains après-midi
où les places elles-mêmes sont vides, offertes
au soleil qui est près du déclin, et cet homme qui vient
le long d’une avenue aux arbres inutiles, s’arrête.
Est-ce la peine d’être seul pour être toujours plus seul ?
On a beau y errer, les places et les rues
sont désertes. Il faudrait arrêter une femme,
lui parler, la convaincre de vivre tous les deux.
Autrement, on se parle tout seul. C’est pour ça que parfois
il y a des ivrognes nocturnes qui viennent vous aborder
et vous racontent les projets de toute une existence.

Ce n’est sans doute pas en attendant sur la place déserte
qu’on rencontre quelqu’un, mais si on erre dans les rues,
on s’arrête parfois. S’ils étaient deux,
simplement pour marcher dans les rues, le foyer serait là
où serait cette femme et ça vaudrait la peine.

La place dans la nuit redevient déserte
et cet homme qui passe ne voit pas les maisons
entre les lumières inutiles, il ne lève plus les yeux :
il sent seulement le pavé qu’ont posé d’autres hommes
aux mains dures et calleuses comme les siennes.
Ce n’est pas juste de rester sur la place déserte.
Il y a certainement dans la rue une femme
qui, si on l’en priait, donnerait volontiers un foyer.


Traduction : Gilles de Van, 1969




Autres textes du même auteur :

Anche la notte ti somiglia - La nuit aussi te ressemble
Ancora cadrà la pioggia - La pluie tombera encore
Di salmastro e di terra - De saumure et de terre
Donne appassionate - Femmes passionnées
Gente che non capisce - Les gens ne comprennent pas
Grappa a settembre - Marc en septembre
Hai un sangue, un respiro - Tu as un sang, une haleine
Il paradiso sui tetti - Le paradis sur les toits
Lo spiraglio dell'alba - Le soupirail de l'aube
Lo steddazzu - L'étoile du matin
Mattino - Matin
Paesaggio VI - Paysage VI
Passerò per Piazza di Spagna - Je passerai par la Place d'Espagne
Piaceri notturni - Plaisirs nocturnes
Sei la vida et la morte - Tu es la vie et la mort
Semplicità - Simplicité
Ti ho sempre soltanto veduta - Je n'ai jamais vu que toi
Verrà la morte e avrà i tuoi occhi - La mort viendra et elle aura tes yeux






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Gil Def
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