Lavorare stanca - Cesare Pavese (1912-1950)
COUPS DE COEUR POETIQUES :: QUAND LA POESIE PASSE LES FRONTIERES :: POEMES DE LANGUE ETRANGERE - ITALIEN
Page 1 sur 1
Lavorare stanca - Cesare Pavese (1912-1950)
Lavorare stanca - Travailler fatigue
Voce : Giuseppe Emilcare
Traversare una strada per scappare di casa lo fa solo un ragazzo, ma quest’uomo che gira tutto il giorno le strade, non è più un ragazzo e non scappa di casa. Ci sono d’estate pomeriggi che fino le piazze son vuote, distese sotto il sole che sta per calare, e quest’uomo, che giunge per un viale d’inutili piante, si ferma. Val la pena esser solo, per essere sempre più solo? Solamente girarle, le piazze e le strade sono vuote. Bisogna fermare una donna e parlarle e deciderla a vivere insieme. Altrimenti, uno parla da solo. È per questo che a volte c’è lo sbronzo notturno che attacca discorsi e racconta i progetti di tutta la vita. Non è certo attendendo nella piazza deserta che s’incontra qualcuno, ma chi gira le strade si sofferma ogni tanto. Se fossero in due, anche andando per strada, la casa sarebbe dove c’è quella donna e varrebbe la pena. Nella notte la piazza ritorna deserta e quest’uomo, che passa, non vede le case tra le inutili luci, non leva più gli occhi: sente solo il selciato, che han fatto altri uomini dalle mani indurite, come sono le sue. Non è giusto restare sulla piazza deserta. Ci sarà certamente quella donna per strada che, pregata, vorrebbe dar mano alla casa. "Lavorare stanca", 1936 | Traverser une rue pour s’enfuir de chez soi seul un enfant le fait, mais cet homme qui erre, tout le jour, par les rues, ce n’est plus un enfant et il ne s’enfuit pas de chez lui. En été, il y a certains après-midi où les places elles-mêmes sont vides, offertes au soleil qui est près du déclin, et cet homme qui vient le long d’une avenue aux arbres inutiles, s’arrête. Est-ce la peine d’être seul pour être toujours plus seul ? On a beau y errer, les places et les rues sont désertes. Il faudrait arrêter une femme, lui parler, la convaincre de vivre tous les deux. Autrement, on se parle tout seul. C’est pour ça que parfois il y a des ivrognes nocturnes qui viennent vous aborder et vous racontent les projets de toute une existence. Ce n’est sans doute pas en attendant sur la place déserte qu’on rencontre quelqu’un, mais si on erre dans les rues, on s’arrête parfois. S’ils étaient deux, simplement pour marcher dans les rues, le foyer serait là où serait cette femme et ça vaudrait la peine. La place dans la nuit redevient déserte et cet homme qui passe ne voit pas les maisons entre les lumières inutiles, il ne lève plus les yeux : il sent seulement le pavé qu’ont posé d’autres hommes aux mains dures et calleuses comme les siennes. Ce n’est pas juste de rester sur la place déserte. Il y a certainement dans la rue une femme qui, si on l’en priait, donnerait volontiers un foyer. Traduction : Gilles de Van, 1969 |
_________________
La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
-
Nombre de messages : 6806
Age : 75
Localisation : Nord de la France
Date d'inscription : 16/11/2007
COUPS DE COEUR POETIQUES :: QUAND LA POESIE PASSE LES FRONTIERES :: POEMES DE LANGUE ETRANGERE - ITALIEN
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|