Donne appassionate - Cesare Pavese (1908-1950)
COUPS DE COEUR POETIQUES :: QUAND LA POESIE PASSE LES FRONTIERES :: POEMES DE LANGUE ETRANGERE - ITALIEN
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Donne appassionate - Cesare Pavese (1908-1950)
Donne appassionate - Femmes passionnées
Voce : Riccardo Ganassi
Le ragazze al crepuscolo scendono in acqua, quando il mare svanisce, disteso. Nel bosco ogni foglia trasale, mentre emergono caute sulla sabbia e si siedono a riva. La schiuma fa i suoi giochi inquieti, lungo l'acqua remota. Le ragazze han paura delle alghe sepolte sotto le onde, che afferrano le gambe e le spalle: quant'è nudo, del corpo. Rimontano rapide a riva e si chiamano a nome, guardandosi intorno. Anche le ombre sul fondo del mare, nel buio, sono enormi e si vedono muovere incerte, come attratte dai copi che passano. Il bosco è un rifugio tranquillo, nel sole calante, più che i greto, ma piace alle scure ragazze star sedute all'aperto, nel lenzuolo raccolto. Stanno tutte accosciate, serrando il lenzuolo alle gambe, e contemplano il mare disteso come un prato al crepuscolo. Oserebbe qualcuna ora stendersi nuda in un prato? Dal mare balzerebbero le alghe, che sfiorano i piedi, a ghermire e ravvolgere il corpo tremante. Cl son occhi nel mare, che traspaiono a volte. Quell'ignota straniera, che nuotava di notte sola e nuda, nel buio quando muta la luna, è scomparsa una notte e non torna mai più. Era grande e doveva esser bianca abbagliante perché gli occhi, dal fondo del mare, giungessero a lei. "Lavorare Stanca", 1943 | Les filles au crépuscule descendent dans l’eau Quand, étale, la mer disparaît. Dans le bois chaque feuille tressaille tandis qu’elles émergent prudentes sur le sable et s’assoient sur la rive. L’écume joue inquiète le long de l’eau lointaine. Les filles ont peur des algues enfouies sous les vagues qui s’agrippent aux épaules et au jambes : ce qui est nu de leurs corps. Lestement elles regagnent la rive et s’appellent l’une l’autre, épiant autour d’elles. Les ombres aussi, sur le fond de la mer, dans le noir, sont énormes, on les voit qui remuent indécises et semblent attirées par les corps qui passent. Le bois est un havre tranquille, dans le soleil couchant, plus que le bord de l’eau, mais ces filles hâlées aiment bien être assises sous le ciel, leur peignoir ramené sur le corps. Elles sont là accroupies, serrant contre les jambes leur peignoir et contemplent la mer qui s’étale comme un pré au couchant. Si l’une d’elle osait s’étendre dans un pré maintenant toute nue ? Les algues qui effleurent les pieds bondiraient de la mer pour s’emparer de son corps frissonnant et pour l’envelopper. Il y a dans la mer des yeux qui affleurent parfois. L’étrangère inconnue qui la nuit nageait seule, toute nue dans le noir, au changement de lune, une nuit a disparu et ne reviendra plus. Elle était grande et sans doute d’une chaleur éclatante pour que du fond de l’eau les yeux aient pu l’atteindre. Traduction : Gilles de Van, 1969 |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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