Lo steddazzu - Cesare Pavese (1908-1950)
COUPS DE COEUR POETIQUES :: QUAND LA POESIE PASSE LES FRONTIERES :: POEMES DE LANGUE ETRANGERE - ITALIEN
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Lo steddazzu - Cesare Pavese (1908-1950)
Lo steddazzu - L'étoile du matin
Voce : Tomás Galindo
L'uomo solo si leva che il mare e ancor buio e le stelle vacillano. Un tepore di fiato sale su dalla riva, dov'è il letto del mare, e addolcisce il respiro. Quest'è l'ora in cui nulla può accadere. Perfino la pipa tra i denti pende spenta. Notturno è il sommesso sciacquio. L'uomo solo ha già acceso un gran fuoco di rami e lo guarda arrossare il terreno. Anche il mare tra non molto sarà come il fuoco, avvampante. Non c'è cosa più amara che l'alba di un giorno in cui nulla accadrà. Non c'è cosa più amara che l'inutilità. Pende stanca nel cielo una stella verdognola, sorpresa dall'alba. Vede il mare ancor buio e la macchia di fuoco a cui l'uomo, per fare qualcosa, si scalda; vede, e cade dal sonno tra le fosche montagne dov'è un letto di neve. La lentezza dell'ora è spietata, per chi non aspetta più nulla. Val la pena che il sole si levi dal mare e la lunga giornata cominci? Domani tornerà l'alba tiepida con la diafana luce e sarà come ieri e mai nulla accadrà L'uomo solo vorrebbe soltanto dormire Quando l'ultima stella si spegne nel cielo l'uomo adagio prepara la pipa e l'accende. | La mer est encore sombre, les étoiles vacillent quand l’homme seul se lève. Une tiédeur d’haleine s’élève de la rive, où la mer a son lit, et apaise le souffle. C’est l’heure maintenant où rien ne peut arriver. La pipe elle-même pend entre les dents, éteinte. L’eau murmure tranquille, nocturne. L’homme seul a déjà allumé un grand feu de branchages et regarde le sol qui rougeoie. Bientôt la mer sera elle aussi comme le feu, flamboyante. Il n’est chose plus amère que l’aube d’un jour où rien n’arrivera. Il n’est chose plus amère que l’inutilité. Lasse dans le ciel, pend une étoile verdâtre que l’aube a surprise. Elle voit la mer sombre et la tache de feu et près d’elle, pour faire quelque chose, l’homme qui se réchauffe ; elle voit, puis tombe de sommeil entre les monts obscurs où est un lit de neige. L’heure qui passe lente est sans pitié pour ceux qui n’attendent plus rien. Est-ce la peine que le soleil surgisse de la mer et que commence la longue journée ? Demain viendra l’aube tiède, la lumière diaphane, et ce sera comme hier, jamais plus rien n’arrivera. L’homme seul ne voudrait que dormir. Quand la dernière étoile s’est éteinte dans le ciel, lentement l’homme bourre sa pipe et l’allume. Traduction : Gilles de Van, 1969 |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
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