Piaceri notturni - Cesare Pavese (1908-1950)
COUPS DE COEUR POETIQUES :: QUAND LA POESIE PASSE LES FRONTIERES :: POEMES DE LANGUE ETRANGERE - ITALIEN
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Piaceri notturni - Cesare Pavese (1908-1950)
Piaceri notturni - Plaisirs nocturnes
Voce : Luigi Maria Corsanico
Anche noi ci fermiamo a sentire la notte nell’istante che il vento è più nudo: le vie sono fredde di vento, ogni odore è caduto; le narici si levano verso le luci oscillanti. Abbiam tutti una casa che attende nel buio che torniamo: una donna ci attende nel buio stesa al sonno: la camera è calda di odori. Non sa nulla del vento la donna che dorme e respira; il tepore del corpo di lei è lo stesso del sangue che mormora in noi. Questo vento ci lava, che giunge dal fondo delle vie spalancate nel buio; le luci oscillanti e le nostre narici contratte si dibattono nude. Ogni odore è un ricordo. Da lontano nel buio sbucò questo vento che s’abbatte in città: giù per prati e colline, dove pure c’è un’erba che il sole ha scaldato e una terra annerita di umori. Il ricordo nostro è un aspro sentore, la poca dolcezza della terra sventrata che esala all’inverno il respiro del fondo. Si è spento ogni odore lungo il buio, e in città non ci giunge che il vento. Torneremo stanotte alla donna che dorme, con le dita gelate a cercare il suo corpo, e un calore ci scuoterà il sangue, un calore di terra annerita di umori: un respiro di vita. Anche lei si è scaldata nel sole e ora scopre nella sua nudità la sua vita più dolce, che nel giorno scompare, e ha sapore di terra. "Lavorare stanca", 1936 | Nous aussi, nous nous arrêtons pour écouter la nuit au moment où le vent souffle le plus fort : les rues sont froides avec le vent, toute odeur a disparu ; les narines se lèvent vers les lumières oscillantes. Nous avons tous une maison qui attend dans le noir que nous revenons : une femme nous attend dans le noir endormi : la pièce est chaude avec des odeurs. La femme endormie ne sait rien du vent et respire ; la chaleur de son corps c'est la même chose que le sang qui murmure en nous. Ce vent nous lave, qui vient d'en bas de rues grandes ouvertes dans l'obscurité ; les lumières nous balançant et nos narines se contractent elles luttent nues. Chaque odeur est un souvenir. De loin dans l'obscurité ce vent est sorti qui s'écrase sur la ville : dans les prairies et les collines, où il y a aussi de l'herbe que le soleil a réchauffée et une terre noircie d'humeurs. La mémoire la nôtre est un parfum âpre, la petite douceur de la terre éventrée qui exhale en hiver le souffle du bas. Chaque odeur a disparu dans l'obscurité, et dans la ville seul le vent nous atteint. Nous reviendrons ce soir vers la femme endormie, avec des doigts gelés cherchant son corps, et une chaleur secouera notre sang, une chaleur terrestre noirci d'humeurs : un souffle de vie. Elle aussi s'est réchauffée au soleil et découvre maintenant dans sa nudité sa plus douce vie, qui disparaît au cours de la journée et a un goût terreux. Traduction : --- |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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