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Piaceri notturni - Cesare Pavese (1908-1950)

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Piaceri notturni - Cesare Pavese (1908-1950) Empty Piaceri notturni - Cesare Pavese (1908-1950)

Message  Gil Def Lun 17 Juin - 14:17

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Piaceri notturni - Cesare Pavese (1908-1950) Italie12

Cesare PAVESE
1908-1950

Piaceri notturni - Cesare Pavese (1908-1950) Pavese10



Piaceri notturni - Plaisirs nocturnes


Voce : Luigi Maria Corsanico




Anche noi ci fermiamo a sentire la notte
nell’istante che il vento è più nudo: le vie
sono fredde di vento, ogni odore è caduto;
le narici si levano verso le luci oscillanti.

Abbiam tutti una casa che attende nel buio
che torniamo: una donna ci attende nel buio
stesa al sonno: la camera è calda di odori.
Non sa nulla del vento la donna che dorme
e respira; il tepore del corpo di lei
è lo stesso del sangue che mormora in noi.

Questo vento ci lava, che giunge dal fondo
delle vie spalancate nel buio; le luci
oscillanti e le nostre narici contratte
si dibattono nude. Ogni odore è un ricordo.
Da lontano nel buio sbucò questo vento
che s’abbatte in città: giù per prati e colline,
dove pure c’è un’erba che il sole ha scaldato
e una terra annerita di umori. Il ricordo
nostro è un aspro sentore, la poca dolcezza
della terra sventrata che esala all’inverno
il respiro del fondo. Si è spento ogni odore
lungo il buio, e in città non ci giunge che il vento.

Torneremo stanotte alla donna che dorme,
con le dita gelate a cercare il suo corpo,
e un calore ci scuoterà il sangue, un calore di terra
annerita di umori: un respiro di vita.
Anche lei si è scaldata nel sole e ora scopre
nella sua nudità la sua vita più dolce,
che nel giorno scompare, e ha sapore di terra.


"Lavorare stanca", 1936




Nous aussi, nous nous arrêtons pour écouter la nuit
au moment où le vent souffle le plus fort : les rues
sont froides avec le vent, toute odeur a disparu ;
les narines se lèvent vers les lumières oscillantes.

Nous avons tous une maison qui attend dans le noir
que nous revenons : une femme nous attend dans le noir
endormi : la pièce est chaude avec des odeurs.
La femme endormie ne sait rien du vent
et respire ; la chaleur de son corps
c'est la même chose que le sang qui murmure en nous.

Ce vent nous lave, qui vient d'en bas
de rues grandes ouvertes dans l'obscurité ; les lumières
nous balançant et nos narines se contractent
elles luttent nues. Chaque odeur est un souvenir.
De loin dans l'obscurité ce vent est sorti
qui s'écrase sur la ville : dans les prairies et les collines,
où il y a aussi de l'herbe que le soleil a réchauffée
et une terre noircie d'humeurs. La mémoire
la nôtre est un parfum âpre, la petite douceur
de la terre éventrée qui exhale en hiver
le souffle du bas. Chaque odeur a disparu
dans l'obscurité, et dans la ville seul le vent nous atteint.

Nous reviendrons ce soir vers la femme endormie,
avec des doigts gelés cherchant son corps,
et une chaleur secouera notre sang, une chaleur terrestre
noirci d'humeurs : un souffle de vie.
Elle aussi s'est réchauffée au soleil et découvre maintenant
dans sa nudité sa plus douce vie,
qui disparaît au cours de la journée et a un goût terreux.


Traduction : ---




Autres textes du même auteur :

Anche la notte ti somiglia - La nuit aussi te ressemble
Ancora cadrà la pioggia - La pluie tombera encore
Di salmastro e di terra - De saumure et de terre
Donne appassionate - Femmes passionnées
Gente che non capisce - Les gens ne comprennent pas
Grappa a settembre - Marc en septembre
Hai un sangue, un respiro - Tu as un sang, une haleine
Il paradiso sui tetti - Le paradis sur les toits
Lavorare stanca - Travailler fatigue
Lo spiraglio dell'alba - Le soupirail de l'aube
Lo steddazzu - L'étoile du matin
Mattino - Matin
Paesaggio VI - Paysage VI
Passerò per Piazza di Spagna - Je passerai par la Place d'Espagne
Sei la vida et la morte - Tu es la vie et la mort
Semplicità - Simplicité
Ti ho sempre soltanto veduta - Je n'ai jamais vu que toi
Verrà la morte e avrà i tuoi occhi - La mort viendra et elle aura tes yeux






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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def
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