Semplicità - Cesare Pavese (1908-1950)
COUPS DE COEUR POETIQUES :: QUAND LA POESIE PASSE LES FRONTIERES :: POEMES DE LANGUE ETRANGERE - ITALIEN
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Semplicità - Cesare Pavese (1908-1950)
Semplicità - Simplicité
Voce : Antonio Pignatiello
Récitant : Gilles-Claude Thériault
L’uomo solo – che è stato in prigione – ritorna in prigione. ogni volta che morde in un pezzo di pane. In prigione sognava le lepri che fuggono sul terriccio invernale. Nella nebbia d’inverno l’uomo vive tra muri di strade, bevendo acqua fredda e morendo in un pezzo di pane. Uno crede che dopo rinasca la vita, che il respiro si calmi, che ritorni l’inverno con l’odore del vino nella calda osteria, e il buon fuoco, la stalla, e le cene. Uno crede, fin che è dentro uno crede. Si esce fuori una sera, e le lepri le han prese e le mangiano il caldo gli altri, allegri. Bisogna guardarli dai vetri. L’uomo solo osa entrare per bere un bicchiere quando proprio si gela, e contempla il suo vino: il colore fumoso, il sapore pesante. Morde il pezzo di pane, che sapeva di lepre in prigione, ma adesso non sa più di pane né di nulla. E anche il vino non sa che di nebbia. L’uomo solo ripensa a quei campi, contento di saperli già arati. Nella sala deserta sottovoce, si prova a cantare. Rivede lungo l’argine il ciuffo di rovi spogliati che in agosto fu verde. Dà un fischio alla cagna. E compare la lepre e non hanno più freddo. | L'homme seul - qui a été en prison - se retrouve en prison toutes les fois qu'il mord dans un quignon de pain. En prison il rêvait de lièvres qui détalent sur le sol hivernal. Dans la brume d'hiver l'homme vit entre des murs de rues, en buvant de l'eau froide et en mordant dans un quignon de pain. Certains croient qu’après, la vie va renaître, que le souffle s’apaise, et que l’hiver revient avec l’odeur du vin dans l’auberge bien chaude, le bon feu, l’étable, les dîners. Certains croient tant qu’ils sont dedans. On sort un soir, les lièvres d’autres les ont pris et les mangent au chaud Tout joyeux. Il faut les regarder à travers les carreaux. L'homme seul ose entrer pour boire un petit verre quand vraiment il grelotte, et il contemple son vin : son opaque couleur et sa lourde saveur. Il mord dans son quignon, qui avait un goût de lièvre en prison ; maintenant, il n'a plus goût de pain ni de rien. Et le vin lui aussi n'a que le goût de brume. L'homme seul pense aux champs, heureux de les savoir labourés. Dans la salle déserte il essaye de chanter à voix basse. Il revoit le long du talus, la touffe de ronciers dénudés qui était verte au mois d'août. Puis il siffle sa chienne. Et le lièvre apparaît et ils cessent d'avoir froid. Traduction: --- |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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