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Semplicità - Cesare Pavese (1908-1950)

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Message  Gil Def Dim 9 Juin - 16:31

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Semplicità - Cesare Pavese (1908-1950) Italie12

Cesare PAVESE
1908-1950

Semplicità - Cesare Pavese (1908-1950) Pavese10



Semplicità - Simplicité


Voce : Antonio Pignatiello


Récitant : Gilles-Claude Thériault




L’uomo solo – che è stato in prigione – ritorna in prigione.
ogni volta che morde in un pezzo di pane.
In prigione sognava le lepri che fuggono
sul terriccio invernale. Nella nebbia d’inverno
l’uomo vive tra muri di strade, bevendo
acqua fredda e morendo in un pezzo di pane.

Uno crede che dopo rinasca la vita,
che il respiro si calmi, che ritorni l’inverno
con l’odore del vino nella calda osteria,
e il buon fuoco, la stalla, e le cene. Uno crede,
fin che è dentro uno crede. Si esce fuori una sera,
e le lepri le han prese e le mangiano il caldo
gli altri, allegri. Bisogna guardarli dai vetri.

L’uomo solo osa entrare per bere un bicchiere
quando proprio si gela, e contempla il suo vino:
il colore fumoso, il sapore pesante.
Morde il pezzo di pane, che sapeva di lepre
in prigione, ma adesso non sa più di pane
né di nulla. E anche il vino non sa che di nebbia.

L’uomo solo ripensa a quei campi, contento
di saperli già arati. Nella sala deserta
sottovoce, si prova a cantare. Rivede
lungo l’argine il ciuffo di rovi spogliati
che in agosto fu verde. Dà un fischio alla cagna.
E compare la lepre e non hanno più freddo.






L'homme seul - qui a été en prison - se retrouve en prison
toutes les fois qu'il mord dans un quignon de pain.
En prison il rêvait de lièvres qui détalent
sur le sol hivernal. Dans la brume d'hiver
l'homme vit entre des murs de rues, en buvant
de l'eau froide et en mordant dans un quignon de pain.

Certains croient qu’après, la vie va renaître,
que le souffle s’apaise, et que l’hiver revient
avec l’odeur du vin dans l’auberge bien chaude,
le bon feu, l’étable, les dîners. Certains croient
tant qu’ils sont dedans. On sort un soir,
les lièvres d’autres les ont pris et les mangent au chaud
Tout joyeux. Il faut les regarder à travers les carreaux.

L'homme seul ose entrer pour boire un petit verre
quand vraiment il grelotte, et il contemple son vin :
son opaque couleur et sa lourde saveur.
Il mord dans son quignon, qui avait un goût de lièvre
en prison ; maintenant, il n'a plus goût de pain
ni de rien. Et le vin lui aussi n'a que le goût de brume.

L'homme seul pense aux champs, heureux
de les savoir labourés. Dans la salle déserte
il essaye de chanter à voix basse. Il revoit
le long du talus, la touffe de ronciers dénudés
qui était verte au mois d'août. Puis il siffle sa chienne.
Et le lièvre apparaît et ils cessent d'avoir froid.


Traduction: ---




Autres textes du même auteur :

Anche la notte ti somiglia - La nuit aussi te ressemble
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Verrà la morte e avrà i tuoi occhi - La mort viendra et elle aura tes yeux






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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
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