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Der Neckar - Friedrich Hölderlin (1770-1843)

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Message  Gil Def Mer 15 Mai - 18:25

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Friedrich HOLDERLIN
1770-1843

Der Neckar - Friedrich Hölderlin (1770-1843) Holder10



Der Neckar - Le Neckar


Rezitation: Bruno Ganz


Récitant : Jean Topart - France Culture




In deinen Tälern wachte mein Herz mir auf
Zum Leben, deine Wellen umspielten mich,
Und all der holden Hügel, die dich
Wanderer! kennen, ist keiner fremd mir.

Auf ihren Gipfeln löste des Himmels Luft
Mir oft der Knechtschaft Schmerzen; und aus dem Tal,
Wie Leben aus dem Freudebecher,
Glänzte die bläuliche Silberwelle.

Der Berge Quellen eilten hinab zu dir,
Mit ihnen auch mein Herz und du nahmst uns mit,
Zum stillerhabnen Rhein, zu seinen
Städten hinunter und lustgen Inseln.

Noch dünkt die Welt mir schön, und das Aug entflieht
Verlangend nach den Reizen der Erde mir,
Zum goldenen Paktol, zu Smyrnas
Ufer, zu Ilions Wald. Auch möcht ich

Bei Sunium oft landen, den stummen Pfad
Nach deinen Säulen fragen, Olympion!
Noch eh der Sturmwind und das Alter
Hin in den Schutt der Athenertempel

Und ihrer Gottesbilder auch dich begräbt,
Denn lang schon einsam stehst du, o Stolz der Welt,
Die nicht mehr ist. Und o ihr schönen
Inseln Ioniens! wo die Meerluft

Die heißen Ufer kühlt und den Lorbeerwald
Durchsäuselt, wenn die Sonne den Weinstock wärmt,
Ach! wo ein goldner Herbst dem armen
Volk in Gesänge die Seufzer wandelt,

Wenn sein Granatbaum reift, wenn aus grüner Nacht
Die Pomeranze blinkt, und der Mastixbaum
Von Harze träuft und Pauk und Cymbel
Zum labyrinthischen Tanze klingen.

Zu euch, ihr Inseln! bringt mich vielleicht, zu euch
Mein Schutzgott einst; doch weicht mir aus treuem Sinn
Auch da mein Neckar nicht mit seinen
Lieblichen Wiesen und Uferweiden.






Dans tes vallées mon cœur s’est éveillé
À la vie, tes vagues ont joué autour de moi,
Et des collines gracieuses, ô voyageur!
Qui te connaissent, il ne m’en est point d’étrangère.

L’air du ciel à leur cime bien des fois
A dénoué mes souffrances d’esclave; et dans le val,
Comme la vie dans la coupe joyeuse,
Brillait la vague d’argent bleu.

Les sources des montagnes dévalaient vers toi,
Avec elles mon cœur, et tu nous emmenais
Vers la tranquille majesté du Rhin, vers ses
Villes en bas et ses îles heureuses.

Le monde encor me semble beau, et mon regard
Avec désir fuit vers les charmes de la terre,
Le Pactole doré, et les rivages
De Smyrne, le bois d’Ilion. Et je voudrais souvent

Aussi aborder au Sounion, demander au chemin muet
Nouvelle de tes colonnes, Olympeion!
Avant la tempête et l’âge
Dans les décombres des temples d’Athènes

Et des statues des dieux à ton tour ne t’enfouissent,
Toi depuis si longtemps debout, fierté du monde
Qui n’est plus! Et vous belles îles
D’Ionie, où l’air marin

Rafraîchit les rives brûlantes et murmure
Dans les lauriers quand le soleil chauffe la vigne,
Où un automne d’or change en chansons
Les pleurs d’un peuple pauvre,

Quand sa grenade est mûre, que dans la nuit verte
Brille l’orange, et le lentisque
Sue sa résine, quand cymbale et tambourin
Sonnent pour les dédales de la danse.

Vers vous, îles! m’emportera peut-être un jour
Le dieu qui m’est propice, mais fidèle jusque là-bas,
La pensée m’accompagnera de mon Neckar
Avec ses prés charmants et les saules des rives.


Traduction : Pierre-Jean Jouve, 1993




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Gil Def
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