Abendphantasie - Friedrich Hôlderlin (1770-1843)
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Abendphantasie - Friedrich Hôlderlin (1770-1843)
Abendphantasie - Fantaisie du soir
Rezitation : Christian Brückner
Rezitation : Christian Brückner
Vor seiner Hütte ruhig im Schatten sizt Der Pflüger, dem Genügsamen raucht sein Herd. Gastfreundlich tönt dem Wanderer im Friedlichen Dorfe die Abendglocke. Wohl kehren izt die Schiffer zum Hafen auch, In fernen Städten, fröhlich verrauscht des Markts Geschäft'ger Lärm; in stiller Laube Glänzt das gesellige Mahl den Freunden. Wohin denn ich? Es leben die Sterblichen Von Lohn und Arbeit; wechselnd in Müh' und Ruh Ist alles freudig; warum schläft denn Nimmer nur mir in der Brust der Stachel? Am Abendhimmel blühet ein Frühling auf; Unzählig blühn die Rosen und ruhig scheint Die goldne Welt; o dorthin nimmt mich, Purpurne Wolken! und möge droben In Licht und Luft zerrinnen mir Lieb' und Leid! - Doch, wie verscheucht von thöriger Bitte, flieht Der Zauber; dunkel wirds und einsam Unter dem Himmel, wie immer, bin ich - Komm du nun, sanfter Schlummer! zu viel begehrt Das Herz; doch endlich, Jugend! verglühst du ja, Du ruhelose, träumerische! Friedlich und heiter ist dann das Alter. | Assis dans l’ombre, devant sa cabane, tranquillement Le laboureur, le frugal, voit son âtre qui fume. Dans la paix du village la cloche du soir salue Le voyageur au loin de sons hospitaliers. En cette heure sans doute les marins rentrent aussi au port, Dans des villes lointaines, joyeux et bourdonnant encore De l’industrie bruyante du marché ; sous la calme tonnelle Un convivial repas resplendit pour les amis. Et moi, où vais-je donc ? Les mortels vivent De travail et salaire ; alternant peine et paix, Tout pour eux est gaieté ; pourquoi en mon seul cœur L’aiguillon ne veut-il jamais dormir ? Un printemps a fleuri dans le ciel du soir ; Les roses fleurissent, innombrables, et le monde doré Semble apaisé ; ô prenez-moi là-bas, Nuages pourpres ! et que là-haut, Dans les airs et la lumière, amour et douleur se dissolvent ! Hélas, comme effrayé par ma folle supplique, le charme S’enfuit ; tout devient sombre et me voici Sous le ciel, comme toujours, solitaire. Doux sommeil, viens donc, maintenant, le cœur Désire trop ; enfin, pourtant, tes feux Déclineront, jeunesse, inquiète, rêveuse ! La vieillesse sera alors calme et sereine. Traduction : Jean-Pierre Lefebvre, 1995 |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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