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Il sogno del prigioniero - Eugenio Montale (1896-1981)

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Message  Gil Def Sam 8 Juin - 13:37

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Il sogno del prigioniero - Eugenio Montale (1896-1981) Italie12

Eugenio MONTALE
1896-1981

Il sogno del prigioniero - Eugenio Montale (1896-1981) Eugenio_montale



Il sogno del prigioniero - Le penser du prisonnier


Voce : Auro Pasqualini




Albe e notti qui variano per pochi segni.

Il zigzag degli storni sui battifredi
nei giorni di battaglia, mie sole ali,
un filo d’aria polare,
l’occhio del capoguardia dallo spioncino,
crac di noci schiacciate, un oleoso
sfrigolìo dalle cave, girarrosti
veri o supposti – ma la paglia è oro,
la lanterna vinosa è focolare
se dormendo mi credo ai tuoi piedi.

La purga dura da sempre, senza un perché.
Dicono che chi abiura e sottoscrive
può salvarsi da questo sterminio d’oche;
che chi obiurga se stesso, ma tradisce
e vende carne d’altri, afferra il mestolo
anzi che terminare nel paté
destinato agl’Iddii pestilenziali.

Tardo di mente, piagato
dal pungente giaciglio mi sono fuso
col volo della tarma che la mia suola
sfarina sull’impiantito,
coi kimoni cangianti delle luci
sciorinate all’aurora dai torrioni,
ho annusato nel vento il bruciaticcio
dei buccellati dai forni,
mi son guardato attorno, ho suscitato
iridi su orizzonti di ragnateli
e petali sui tralicci delle inferriate,
mi sono alzato, sono ricaduto
nel fondo dove il secolo è il minuto –

e i colpi si ripetono ed i passi,
e ancora ignoro se sarò al festino
farcitore o farcito. L’attesa è lunga,
il mio sogno di te non è finito.






Aubes et nuits qui par peu de signes varient.

Les étourneaux et leurs zigzags sur leurs beffrois
Dans les jours de bataille, seules ailes à moi,
Un brin de ciel polaire,
L’œil du gardien-chef dans le judas,
Un craquement de noix cassées, une huileuse
Rumeur de fritures dans les caves, d’imaginaires
Ou réelles tournebroches... Oui, mais la paille est de l’or,
Un âtre est la lampe vineuse ;
Quand je m’endors je me crois à tes pieds.

Sans un pourquoi, depuis toujours dure la peine.
Ils disent : "Qui signe et abjure
Peut se sauver de cette extermination d’oies ;
Qui gémit et vitupère
Puis avoue et dénonce met la main sur la cuiller
Au lieu de se terminer dans le pâté
Destiné aux dieux infects."

Lent d’esprit, blessé
Par le poignant combat, je me suis fondu
Avec le vol de la mite que ma semelle
A réduite en poussière sur le plancher,
Avec les changeants kimonos que la clarté
A l’aube étale en linge de haut en bas des donjons ;
J’ai humé dans les vents le roussi
Des roulés fruités sortant des fours villageois,
Je me suis regardé à la ronde, j’ai suscité
Avec leur iris des horizons d’araignées,
Avec leurs pétales les treillis des grilles ;
Je me suis dressé, je suis retombé
Dans l’abîme où le siècle, c’est la minute.

Et de nouveau les coups, et les pas de nouveau ;
Et j’ignore toujours si au dîner je serai
Le farcisseur ou le farci. L’attente est longue
Mon penser de toi n’a pas de fin.


Traduction :  Armand Robin, 1958




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Due nei crepusculo - Deux au crépuscule
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Gloria del disteso mezzogiorno - Midi
Ho tante fede in te - Toute la foi que j'ai en toi
I limoni - Les citrons
Il sogno del prigioniero - Le penser du prisonnier
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La casa dei doganieri - La maison des douaniers
Meriggiare pallido e assorto - S'assoupir, pâle et recueilli
Non chiederci la parola - Ne nous demande pas le verbe
Non rifugiarti nell'ombra - Ne te féfugie pas à l'ombre
Piove - Il pleut
Riviere - Rivage de mon pays
Sarcofaghi - Sarcophage
Spesso il male di vivere - Souvent le mal de vivre





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Gil Def
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