Il sogno del prigioniero - Eugenio Montale (1896-1981)
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Il sogno del prigioniero - Eugenio Montale (1896-1981)
Il sogno del prigioniero - Le penser du prisonnier
Voce : Auro Pasqualini
Albe e notti qui variano per pochi segni. Il zigzag degli storni sui battifredi nei giorni di battaglia, mie sole ali, un filo d’aria polare, l’occhio del capoguardia dallo spioncino, crac di noci schiacciate, un oleoso sfrigolìo dalle cave, girarrosti veri o supposti – ma la paglia è oro, la lanterna vinosa è focolare se dormendo mi credo ai tuoi piedi. La purga dura da sempre, senza un perché. Dicono che chi abiura e sottoscrive può salvarsi da questo sterminio d’oche; che chi obiurga se stesso, ma tradisce e vende carne d’altri, afferra il mestolo anzi che terminare nel paté destinato agl’Iddii pestilenziali. Tardo di mente, piagato dal pungente giaciglio mi sono fuso col volo della tarma che la mia suola sfarina sull’impiantito, coi kimoni cangianti delle luci sciorinate all’aurora dai torrioni, ho annusato nel vento il bruciaticcio dei buccellati dai forni, mi son guardato attorno, ho suscitato iridi su orizzonti di ragnateli e petali sui tralicci delle inferriate, mi sono alzato, sono ricaduto nel fondo dove il secolo è il minuto – e i colpi si ripetono ed i passi, e ancora ignoro se sarò al festino farcitore o farcito. L’attesa è lunga, il mio sogno di te non è finito. | Aubes et nuits qui par peu de signes varient. Les étourneaux et leurs zigzags sur leurs beffrois Dans les jours de bataille, seules ailes à moi, Un brin de ciel polaire, L’œil du gardien-chef dans le judas, Un craquement de noix cassées, une huileuse Rumeur de fritures dans les caves, d’imaginaires Ou réelles tournebroches... Oui, mais la paille est de l’or, Un âtre est la lampe vineuse ; Quand je m’endors je me crois à tes pieds. Sans un pourquoi, depuis toujours dure la peine. Ils disent : "Qui signe et abjure Peut se sauver de cette extermination d’oies ; Qui gémit et vitupère Puis avoue et dénonce met la main sur la cuiller Au lieu de se terminer dans le pâté Destiné aux dieux infects." Lent d’esprit, blessé Par le poignant combat, je me suis fondu Avec le vol de la mite que ma semelle A réduite en poussière sur le plancher, Avec les changeants kimonos que la clarté A l’aube étale en linge de haut en bas des donjons ; J’ai humé dans les vents le roussi Des roulés fruités sortant des fours villageois, Je me suis regardé à la ronde, j’ai suscité Avec leur iris des horizons d’araignées, Avec leurs pétales les treillis des grilles ; Je me suis dressé, je suis retombé Dans l’abîme où le siècle, c’est la minute. Et de nouveau les coups, et les pas de nouveau ; Et j’ignore toujours si au dîner je serai Le farcisseur ou le farci. L’attente est longue Mon penser de toi n’a pas de fin. Traduction : Armand Robin, 1958 |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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