COUPS DE COEUR POETIQUES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Fnac : 2 jeux de société achetés = le 3ème offert (le moins cher)
Voir le deal

I limoni - Eugenio Montale (1896-1981)

Aller en bas

I limoni - Eugenio Montale (1896-1981) Empty I limoni - Eugenio Montale (1896-1981)

Message  Gil Def Dim 16 Juin - 7:46

  I limoni - Eugenio Montale (1896-1981) 989837  I limoni - Eugenio Montale (1896-1981) 989837  I limoni - Eugenio Montale (1896-1981) 989837  


I limoni - Eugenio Montale (1896-1981) Italie12

Eugenio MONTALE
1896-1981

I limoni - Eugenio Montale (1896-1981) Eugenio_montale



I limoni - Les citrons


Voce : Nando Gazzolo




«Ascoltami, i poeti laureati
si muovono soltanto fra le piante
dai nomi poco usati: bossi ligustri o acanti.
Io, per me, amo le strade che riescono agli erbosi
fossi dove in pozzanghere
mezzo seccate agguantano i ragazzi
qualche sparuta anguilla:
le viuzze che seguono i ciglioni,
discendono tra i ciuffi delle canne
e mettono negli orti, tra gli alberi dei limoni.

Meglio se le gazzarre degli uccelli
si spengono inghiottite dall'azzurro:
più chiaro si ascolta il susurro
dei rami amici nell'aria che quasi non si muove,
e i sensi di quest'odore
che non sa staccarsi da terra
e piove in petto una dolcezza inquieta.
Qui delle divertite passioni
per miracolo tace la guerra,
qui tocca anche a noi poveri la nostra parte di ricchezza
ed è l'odore dei limoni.

Vedi, in questi silenzi in cui le cose
s'abbandonano e sembrano vicine
a tradire il loro ultimo segreto,
talora ci si aspetta
di scoprire uno sbaglio di Natura,
il punto morto del mondo, l'anello che non tiene,
il filo da disbrogliare che finalmente ci metta
nel mezzo di una verità.
Lo sguardo fruga d'intorno,
la mente indaga accorda disunisce
nel profumo che dilaga
quando il giorno più languisce.
Sono i silenzi in cui si vede
in ogni ombra umana che si allontana
qualche disturbata Divinità.

Ma l'illusione manca e ci riporta il tempo
nelle città rumorose dove l'azzurro si mostra
soltanto a pezzi, in alto, tra le cimase.
La pioggia stanca la terra, di poi; s'affolta
il tedio dell'inverno sulle case,
la luce si fa avara – amara l'anima.
Quando un giorno da un malchiuso portone
tra gli alberi di una corte
ci si mostrano i gialli dei limoni;
e il gelo del cuore si sfa,
e in petto ci scrosciano
le loro canzoni
le trombe d'oro della solarità.


Ossi di seppia, 1925




Écoute-moi: les poètes à lauriers
n’évoluent que parmi les plantes
aux noms peu usités : buis troènes ou acanthes.
Pour moi, j’aime les routes qui mènent aux fossés herbeux
ou dans les flaques
à moitié asséchées où les gamins attrapent
quelque chétive anguille:
les sentiers qui longent les abrupts
descendent entre les touffes de roseaux
et donnent dans les enclos, parmi les citronniers.

Tant mieux si le tapage des oiseaux
s’éteint englouti par le ciel bleu :
plus clairement on écoute murmurer
les branches amies dans l’air qui bouge à peine
et on goûte cette odeur
qui ne sait pas se détacher de terre
et inonde le cœur d’une douceur inquiète.
Écartées d’ici, les passions
font par miracle taire leur guerre,
ici revient même à nous pauvres notre part de richesse
et c’est l’odeur des citrons.

Vois-tu, en ces silences où les choses
s’abandonnent et semblent près
de trahir leur ultime secret,
parfois on s’attend
à découvrir un défaut de la nature,
le point mort du monde, le chaînon qui ne tient pas,
le fil à démêler qui enfin nous conduisent
au centre d’une vérité.
Le regard fouille tout autour,
l’esprit enquête accorde sépare
dans le parfum qui se répand
à mesure que le jour languit.
Ce sont les silences où l’on voit
en chaque ombre humaine qui s’éloigne
quelque Divinité qu’on dérange.

Mais l’illusion cesse et le temps nous ramène
dans les villes bruyantes où le bleu se montre
seulement, par pans, là-haut, entre les toits.
La pluie fatigue la terre, ensuite;
l’ennui de l’hiver accable les maisons,
la lumière se fait avare, amère l’âme.
Quand un jour d’une porte cochère mal fermée
parmi les arbres d’une cour
se montre à nous le jaune des citrons;
et le gel du cœur fond,
et en pleine poitrine nous déversent
leurs chansons
les trompettes d’or de la solarité.


Traduction : ---




Autres textes du même auteur :

Casa sul mar - Maison au bord de la mer
Due nei crepusculo - Deux au crépuscule
Gli uomini che si voltano - Les hommes qui se détournent
Gloria del disteso mezzogiorno - Midi
Ho tante fede in te - Toute la foi que j'ai en toi
Il sogno del prigioniero - Le penser du prisonnier
La bufera - La bourrasque
La casa dei doganieri - La maison des douaniers
Meriggiare pallido e assorto - S'assoupir, pâle et recueilli
Non chiederci la parola - Ne nous demande pas le verbe
Non rifugiarti nell'ombra - Ne te féfugie pas à l'ombre
Piove - Il pleut
Riviere - Rivage de mon pays
Sarcofaghi - Sarcophage
Spesso il male di vivere - Souvent le mal de vivre





_________________
La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def
Gil Def
Admin

Masculin
Nombre de messages : 6806
Age : 75
Localisation : Nord de la France
Date d'inscription : 16/11/2007

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum