Les bords de la Marne - Anna de Noailles
Page 1 sur 1
Les bords de la Marne - Anna de Noailles
HISTOIRE ET POLITIQUE LA PREMIERE GUERRE MONDIALE |
Les bords de la Marne "Les Forces éternelles" - 1920 Anna de Noailles La Marne, lente et molle, en glissant accompagne Un paysage ouvert, éventé, spacieux. On voit dans l’herbe éclore, ainsi qu’un- astre aux cieux, Les villages légers et dormants de Champagne. La Nature a repris son rêve négligent. Attaché à la herse un blanc cheval travaille. Les vignobles jaspés ont des teintes d’écaillé À travers quoi l’on voit rôder de vieilles gens. Un automnal buisson porte encor quelques rases. Une chèvre s’enlace au roncier qu’elle mord. Les raisins sont cueillis, le coteau se repose, Rien ne témoigne plus d’un surhumain effort Qu’un tertre soulevé par la forme d’un corps. — Dans ce sol, sans éclat et sans écho, s’incarnent Les héros qui, rompus de fatigue et de faim, Connaissant que jamais ils ne sauront la fin De répique bataille à laquelle ils s’acharnent, Ont livré hardiment les combats de la Marne. La terre les recouvre. On ne sait pas leur nom. Ils ont l’herbe et le vent avec lesquels ils causent. Nous songeons. Par delà les vallons et les monts On entend le bruit sourd et pâmé du canon S’écrouler dans l’éther entre deux longues pauses. Et puis le soir descend. Le fleuve au grand renom, À jamais ignorant de son apothéose, S’emplit de la langueur du crépuscule, et dort. Je regarde, les yeux hébétés par le sort, La gloire indélébile et calme qu’ont les choses Alors que les hommes sont morts… Autres textes du même auteur Annecy Après l'ondée Automne, ton soleil Bayonne Ce ne sont pas les mots Chaleur Comme le temps est court Constantinople Eloge de la rose Entre les tombeaux et les astres Exaltation Eveil d'une journée Il fera longtemps clair ce soir Il pleut. Le ciel est noir J'écris pour que le jour où je ne serai plus J'espère de mourir Je croyais être Je veux bien respirer… Jeunesse Joviale odeur de la neige L'abondance L'ardeur L'automne L'enchantement de la Sicile L'enfance L'hiver L'Ile des folles à Venise L'innocence L'inquiet désir L'Inspiration L'offrande à la nature La cité natale La jeunesse La journée heureuse La mort de Jaurès La mort dit à l'homme La mort fervente La musique de Chopin La naissance du jour La vie profonde Le baiser Le cri des hirondelles Le jardin et la maison Le pays Le plaisir des oiseaux Le port de Palerme Le soldat Le souvenir des morts Le temps de vivre Le verger Le voyage Le voyage sentimental Les biches Les îles bienheureuses Les journées romaines Les morts Les morts pour la Patrie Les nuits d'été Les plaisirs des jardins Les poètes romantiques Les voyages Matin frémissant Mon âme de peine et de joie Novembre O lumineux matin Ô Mort, vous rendez tout… Paysage du Hainaut Prière au destin Prière du combattant Qu'ai-je à faire de vous ? S'il est quelque autre chose au monde Stances à Victor Hugo Trains en été Tristesse de l'amour Un automne à Venise Un jardin au printemps Un soir à Vérone Un soir en Flandre Verdun Versailles Visite à la cathédrale de Reims |
_________________
La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
-
Nombre de messages : 6736
Age : 75
Localisation : Nord de la France
Date d'inscription : 16/11/2007
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|