La poesia - Pablo Neruda (1904-1973)
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La poesia - Pablo Neruda (1904-1973)
La poesia - La poésie
Voz : Silvio Lorentini
Y fue a esa edad... Llegó la poesía a buscarme. No sé, no sé de dónde salió, de invierno o río. No sé cómo ni cuándo, no, no eran voces, no eran palabras, ni silencio, pero desde una calle me llamaba, desde las ramas de la noche, de pronto entre los otros, entre fuegos violentos o regresando solo, allí estaba sin rostro y me tocaba. Yo no sabía qué decir, mi boca no sabía nombrar, mis ojos eran ciegos, y algo golpeaba en mi alma, fiebre o alas perdidas, y me fui haciendo solo, descifrando aquella quemadura, y escribí la primera línea vaga, vaga, sin cuerpo, pura tontería, pura sabiduría del que no sabe nada, y vi de pronto el cielo desgranado y abierto, planetas, plantaciones palpitantes, la sombra perforada, acribillada por flechas, fuego y flores, la noche arrolladora, el universo. Y yo, mínimo ser, ebrio del gran vacío constelado, a semejanza, a imagen del misterio, me sentí parte pura del abismo, rodé con las estrellas, mi corazón se desató en el viento. "Memoriale di Isla Negra" - 1964 | Et ce fut à cet âge ... La poésie vint me chercher. Je ne sais pas, je ne sais d'où ça vint, de l'hiver ou de la rivière. Je ne sais pas comment ni quand, non, ce n'étaient pas des voix, ce n'étaient pas des mots, ni du silence, mais d'une rue qui m'appelait, des branches de la nuit, soudain parmi les autres, entre de violents feux ou de retour seul, j'étais là sans visage et cela me touchait. Je ne savais que dire, ma bouche ne savait pas nommer, mes yeux étaient aveugles, et quelque chose frappait dans mon âme, fièvre ou ailes perdues, et je me trouvai seul, déchiffrant cette brûlure, et j'écrivis la première ligne vague, vague, désincarnée, pure absurdité, pure sagesse de celui qui ne sait rien, et je vis soudain le ciel bombé et ouvert les planètes, les plantations palpitantes, l'ombre perforée, criblée de flèches, de feu et de fleurs, la nuit écrasante, l'univers. Et moi, le moins étant, ivre du grand vide constellé, à la ressemblance, à l'image du mystère, je sentis une partie pure de l'abîme, je roulai avec les étoiles, mon cœur se délia dans le vent Traduction : --- |
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La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
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