Poema 13 - Pablo Neruda (1904-1973)
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Poema 13 - Pablo Neruda (1904-1973)
Poema 13
He ido marcando - J'ai tracé
Voz : Pablo Neruda
He ido marcando - J'ai tracé
Voz : Pablo Neruda
He ido marcando con cruces de fuego el atlas blanco de tu cuerpo. Mi boca era una araña que cruzaba escondiéndose. En ti, detrás de ti, temerosa, sedienta. Historias que contarte a la orilla del crepúsculo, muñeca triste y dulce, para que no estuvieras triste. Un cisne, un árbol, algo lejano y alegre. El tiempo de las uvas, el tiempo maduro y frutal. Yo que viví en un puerto desde donde te amaba. La soledad cruzada de sueño y de silencio. Acorralado entre el mar y la tristeza. Callado, delirante, entre dos gondoleros inmóviles. Entre los labios y la voz, algo se va muriendo. Algo con alas de pájaro, algo de angustia y de olvido. Así como las redes no retienen el agua. Muñeca mía, apenas quedan gotas temblando. Sin embargo, algo canta entre estas palabras fugaces. Algo canta, algo sube hasta mi ávida boca. Oh poder celebrarte con todas las palabras de alegría. Cantar, arder, huir, como un campanario en las manos de un loco. Triste ternura mía, qué te haces de repente? Cuando he llegado al vértice más atrevido y frío mi corazón se cierra como una flor nocturna. "Veinte poemas de amor y una canción desesperada" - 1924 | J’ai tracé peu à peu des croix de feu sur l’atlas blanc de ton corps. Ma bouche était une araignée furtive, qui marquait son chemin. Sur toi, derrière toi, craintive, assoiffée. Tant d’histoires à te raconter à l’orée du crépuscule, triste et douce poupée, pour que tu ne sois pas triste. Un cygne, un arbre, quelque chose de lointain et joyeux. Le temps des raisins, le temps mûr et fruitier. J’ai vécu dans un port et de là je t’aimais. La solitude marquée de songe et de silence. Acculé entre mer et tristesse. Silencieux, délirant, entre deux gondoliers immobiles. Entre les lèvres et la voix, quelque chose se meurt. Un bruissement d’ailes d’oiseau, d’angoisse et d’oubli. De même que les filets ne retiennent point l’eau. Il ne reste, ma poupée, que des gouttes tremblantes. Pourtant, quelque chose chante depuis ces mots fugaces. Quelque chose chante, et monte à ma bouche avide. J’aimerais t’évoquer avec tous les mots de la joie. Chanter, flamber, voler, comme un clocher aux mains d’un fou. Ma triste tendresse, que te prend-il soudain ? Quand le suis arrivé au plus hardi sommet, au sommet le plus froid, mon cœur se referme comme une fleur de nuit. Traduction : Stéphanie Decante, 2023 |
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