Poema 11 - Pablo Neruda (1904-1973)
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Poema 11 - Pablo Neruda (1904-1973)
Poema 11
Casi fuera del cielo - A la lisière du ciel
Voz : Pablo Neruda
Casi fuera del cielo - A la lisière du ciel
Voz : Pablo Neruda
Casi fuera del cielo ancla entre dos montañas la mitad de la luna. Girante, errante noche, la cavadora de ojos. A ver cuántas estrellas trizadas en la charca. Hace una cruz de luto entre mis cejas, huye. Fragua de metales azules, noches de las calladas luchas, mi corazón da vueltas como un volante loco. Niña venida de tan lejos, traída de tan lejos, a veces fulgurece su mirada debajo del cielo. Quejumbre, tempestad, remolino de furia, cruza encima de mi corazón, sin detenerte. Viento de los sepulcros acarrea, destroza, dispersa tu raíz soñolienta. Desarraiga los grandes árboles al otro lado de ella. Pero tú, clara niña, pregunta de humo, espiga. Era la que iba formando el viento con hojas iluminadas. Detrás de las montañas nocturnas, blanco lirio de incendio, allá nada puedo decir! Era hecha de todas las cosas. Ansiedad que partiste mi pecho a cuchillazos, es hora de seguir otro camino, donde ella no sonría. Tempestad que enterró las campanas, turbio revuelo de tormentas para qué tocarla ahora, para qué entristecerla. Ay seguir el camino que se aleja de todo, donde no está atajando la angustia, la muerte, el invierno, con sus ojos abiertos entre el rocío. "Veinte poemas de amor y una canción desesperada" - 1924 | A la lisière du ciel entre deux montagnes la lune, jette l’ancre en demi-croissant. Tournante, errante nuit, terrassière des yeux. Pour compter dans la flaque les étoiles en morceaux. Elle inscrit une croix de deuil entre mes sourcils, et s’enfuit. Forge de métaux bleus, nuits de luttes silencieuses, mon cœur tourne à vide comme un volant fou. Petite venue de si loin, amenée de si loin, son regard est parfois un éclair sous le ciel. Incessante plainte, tempête, tourbillon de furie, passe au-dessus de mon cœur, et ne t’arrête pas. Vent des sépulcres charrie, détruis, disperse la racine somnolente. Déracine les grands arbres bien au-devant d’elle. Mais toi, claire petite. question de fumée, épi, Toute de feuilles illuminées, elle était fille de vent. Par-delà les montagnes noires, blanc lys incandescent. Je ne peux que me taire ! De toutes choses elle était faite. Désir violent, toi qui tel un couteau m’a ouvert la poitrine, il est temps de suivre un autre chemin, elle n’y sourira pas. Tempête qui a enterré les cloches, inquiétant tourbillon des orages à quoi bon l’approcher à présent, à quoi bon l’attrister. Suivre hélas le chemin qui s’éloigne de tout, Où elle ne déjouera plus l’angoisse, la mort, l’hiver, avec ses yeux ouverts au cœur de la rosée Traduction : Stéphanie Decante, 2023 |
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