Amo, Valparaíso - Pablo Neruda (1904-1973)
COUPS DE COEUR POETIQUES :: QUAND LA POESIE PASSE LES FRONTIERES :: POEMES DE LANGUE ETRANGERE - ESPAGNOL
Page 1 sur 1
Amo, Valparaíso - Pablo Neruda (1904-1973)
Amo, Valparaíso - J'aime Valparaiso
Voz : Ernesto Aguilar
Voz : Ernesto Aguilar
Amo, Valparaíso, cuanto encierras, y cuanto irradias, novia del océano, hasta más lejos de tu nimbo sordo. Amo la luz violeta con que acudes al marinero en la noche del mar, y entonces eres -rosa de azahares- luminosa y desnuda, fuego y niebla. Que nadie venga con un martillo turbio a golpear lo que amo, a defenderte: nadie sino mi ser por tus secretos: nadie sino mi voz por tus abiertas hileras de rocío, por tus escalones en donde la maternidad salobre del mar te besa, nadie sino mis labios en tu corona fría de sirena, elevada en el aire de la altura, oceánico amor, Valparaíso, reina de todas las costas del mundo, verdadera central de olas y barcos, eres en mí como la luna o como la dirección del aire en la arboleda. Amo tus criminales callejones, tu luna de puñal sobre los cerros, y entre tus plazas la marinería revistiendo de azul la primavera. Que se entienda, te pido, puerto mío, que yo tengo derecho a escribirte lo bueno y lo malvado y soy como las lámparas amargas cuando iluminan las botellas rotas. "Canto general", 1950. (VIII) | J’aime, Valparaiso, tout ce que tu renfermes ou que tu irradies, ô fiancée de l’océan, hors de ton nimbe sourd et bien au-delà. J’aime ta lumière si si crue quand tu accours au-devant du marin dans la nuit de la mer : tu es alors – rose aux pétales d’oranger – radieuse nudité, tu es feu et brouillard. Que nul ne vienne avec un marteau équivoque frapper cela que j’aime, te défendre : qu’il n’y ait que moi seul errant dans tes secrets : qu’il n’y ait que ma voix au milieu de tes haies d’embruns à découvert, et sur tes escaliers où la maternité saumâtre de la mer te donne son baiser, qu’il n’y ait que mes lèvres sur ta froide couronne de sirène, élevée dans l’air des hauteurs, amour océanique, valparaiso. Reine de toutes les côtes du monde, authentique centrale de vagues et de bateaux, tu es en moi comme la lune ou comme la direction du vent au sein de la forêt. J’aime tes ruelles criminelles, ta lune de poignard au-dessus des coteaux, et d’une place à l’autre tes marins habillant de bleu le printemps. Qu’on sache, port, mon port, écoute-moi, que j’ai le droit de t’écrire au sujet du meilleur et du pire, moi qui ressemble à ces tempêtes amères éclairant les tessons des bouteilles brisées. Traduction : Claude Couffon, 1984 |
_________________
La poésie, c'est les paroles éparses du réel (Octavio Paz)
Gil Def- Admin
-
Nombre de messages : 6861
Age : 75
Localisation : Nord de la France
Date d'inscription : 16/11/2007
COUPS DE COEUR POETIQUES :: QUAND LA POESIE PASSE LES FRONTIERES :: POEMES DE LANGUE ETRANGERE - ESPAGNOL
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|